Même si notre modèle de test est équipé d’une fourche très haute (elle dépasse presque de deux centimètres sur la partie supérieure de la tige), qui charge beaucoup de poids sur la roue avant, le cadre présente un bon comportement. Avec ce type de configuration, il est normal que la moto se montre très nerveuse à mesure que la vitesse augmente, mais à aucun moment nous n’avons eu la sensation d’un manque de stabilité. Le cadre de cette Beta combine une bonne dose de maniabilité avec la stabilité nécessaire. Les réglages des suspensions nous ont semblé assez efficaces, surtout parce que les deux trains travaillent à l’unisson. Ce sont des réglages souples qui s’avèrent très confortables en conduite en montagne, mais ils permettent aussi de piloter sur les spéciales, et de forcer le rythme sans qu’apparaissent des rebonds désagréables ou des mouvements brusques dans la direction.
Si on devait souligner une qualité de ces suspensions, on opterait pour leur progressivité, qui rend les réactions de la moto devant les obstacles nobles et prévisibles. La fourche Marzocchi dispose d’un bon tact et d’une sensibilité suffisante sur la première partie du parcours, qui facilite l’entrée dans les virages sans appui, en toute confiance. Les plus exigeants préféreraient sans doute un réglage de la fourche un peu plus dur, aussi bien en ressort qu’en hydraulique, mais cela peut se résoudre facilement. En revanche, pour les pilotes qui aiment les excursions sur enduro à un bon rythme, le réglage de la fourche s’avère très commode et polyvalent ; la sensation de contrôle est suffisante même à un rythme élevé. L’amortisseur arrière est très progressif.
Lorsque l’on roule sur un terrain accidenté, la roue arrière accuse les coups, mais elle nous permet de contrôler la situation. Son réglage est plutôt souple, comme celui de la fourche, et cela apporte une énorme traction si on ouvre les gaz sur un terrain dur sans appuis, et sur les trials. On pourrait mieux attaquer les spéciales avec un réglage plus dur sur les deux trains, mais on perdrait alors l’excellent confort dont elle bénéficie en montagne. L’unique point faible de l’amortisseur est sa petite baisse de rendement après un long moment de fonctionnement, et lorsqu’ils chauffent, les hydrauliques perdent en efficacité. Les freins Nissin remplissent parfaitement leur rôle. Ils sont puissants, sur le train avant ils bénéficient d’un tact exceptionnel qui permet de freiner avec un seul doigt en dosant le freinage. A l’arrière, le comportement est également bon, sans blocages désagréables ni baisse de rendement. Cette Beta sera peut être l’une des dernières 400, mais nous pouvons vous assurer que c’est l’une des enduro les plus équilibrées que nous ayons testée. Son moteur y contribue beaucoup, il est vraiment divertissant et très exploitable, et son niveau d’émissions est faible. Le prix de La Beta 400 est fixé à 8067 euros, ce qui nous semble très justifié étant donné la qualité des composants de la marque italienne.