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BMW F 800 GS: La nouvelle reine d’Afrique

Commençons par le pire pour finir par le meilleur. Comme la perfection n’existe pas, cette GS comporte quelques défauts : il est difficile de déplier la béquille latérale avec des bottes de montagne et il est complexe d’actionner l’interrupteur d’arrêt de moteur avec de gros gants. Mis à par ces petites imperfections, cette moto nous nous a paru très solide et plus que satisfaisante pour ceux qui aspirent à une GS avec moteur boxer. En effet, cette moto est aussi performante sur autoroute que sa grande sœur, plus agile sur routes, meilleure en off-road et moins chère. Moins puissante ? Oui. Mais avez-vous vraiment besoin de plus de couple et plus de chevaux ? Parfaite pour vos voyages à l’autre bout du monde, si vous aimez l’aventure, vous allez tomber amoureux ! Maintenant que nous l’avons essayé nous pouvons affirmer que la 800 est une moto excellente et qu’elle couvre une partie du marché que personne n’occupait jusqu’à présent. Il existe seulement une autre trail aventurière ayant de réelles aptitudes en off-road, la nouvelle Yamaha XT 660 Z Ténéré, récemment sortie. Mais avec un seul et unique cylindre elle présente quelques limites qu’on ne trouvera pas dans la nouvelle BMW. La marque bavaroise nous a convoqués aux alentours de Durban, sur la côte sud africaine pour essayer (sous une chaleur australe suffocante) sa nouvelle venue sur tout type de terrain.

Nous nous éloignions du complexe hôtelier, notre point de départ, en empruntant des routes secondaires. Les routes n’était pas mauvaises mais quelques difficultés se sont présentées à nous : les personnes ou animaux qui traversaient sans faire attention et les énormes nid-de-poule. Ces contraintes nous ont permis de mettre à l’épreuve les freins et les suspensions et la route qui se tordait permettait de tester le châssis multitubulaire en acier et le bras oscillant d’aluminium. L’ensemble est rigide et nous n’avons pas subi de basculements en avant ou en arrière ni de déviation de direction, même pas en seconde dans les virages – ce qui est rare pour les trails légères.En plus de la géométrie et de la bonne centralisation du poids, une grande partie du mérite revient à la fourche inversée rigide (avec des barres de 45 mm) et au mono amortisseur, excellent. Les suspensions et le grand diamètre de la jante avant nous ont permis de nous sortir de plus d’une difficulté lorsque nous sommes passés au dessus de l’un de ces nid-de-poule (lorsque nous n’avions pas d’autre option que de les éviter). Le rayon de braquage, réduit, est aussi un aspect travaillé qui aide beaucoup lors des manouvres à l’arrêt. Le double disque avant de 300 mm avec deux étriers Brembo de double piston apporte un tact puissant. L’ABS optionnel qui équipe nos motos peut être déconnecté, une mesure qu’on peut applaudir. Personnellement je ne conçois pas un système antiblocage sur une trail sans qu’il ait la possibilité d’être annulé temporellement, et BMW semble être une des seules marques à partager mon avis (que partagent aussi la majorité des professionnels du milieu que je connais).

La moto est beaucoup plus légère que ce qu’on pourrait penser en voyant sa taille. Sur certaines lignes droites de zones désertes nous avons pu atteindre les deux cent et quelques km/h sans qu’on puisse noter de mouvement du guidon. En allant à ce rythme, presque droit sur la moto, la protection aérodynamique était très bonne malgré l’étroite partie avant ; très bon travail au niveau du design. Le moteur nous a complètement convaincu. Ses cylindres sont inclinés vers l’avant à 8,3º. On perçoit bien son tact doux et silencieux, avec beaucoup moins de bruits d’engrenages que sur la S ou ST. La transmission est agréable et les rapports se passent avec souplesse et précision. Les trois premiers rapports tendent à être un peu courts mais cela favorise l’accélération. La consommation est celle d’un scooter de 125 cc. A vitesse constante de 100 et 120 km/h, l’ordinateur de bord optionnel annonçait entre 3 et 3,5 litre au 100. Et en effet, avec les 16 litres de son réservoir nous avons pu faire 300 kilomètres.

L’ergonomie est presque parfaite, même si la selle est un peu dure pour de longs trajets. Les 890 mm de distance entre le sol et la selle sont excessifs pour les plus petits mais dans la liste presque infinie d’option il y en a une qui permet d’avoir une selle 4 centimètres plus bas. Sur routes rocailleuses et sinueuses, on se rend compte que les pneumatiques originaux son parfait pour la route mais qu’ils montrent leur carence sur un sol un peu plus « spécial ». Cependant, les dimensions de ses jantes permettront à n’importe qui de monter des options avec plus de tact, donc pas de problème. On peut même dire que comme cela elle se transformera en une excellente moto pour parcourir déserts et forêts. Sa fourche inversée rigide et son amortisseur se comportent aussi bien sur autoroute que sur terrain rocailleux, très surprenant. Les freins sont facilement dosables et nous ont permis de nous sauver de situations critiques comme lorsqu’en sortant d’un virage rapide plein de graviers est apparu face à nous un pick-up Toyota qui circulait en plein milieu de la route. Le problème n’était alors pas seulement de freiner sans tomber, mais aussi que le cerveau ne donne pas l’ordre d’esquiver le coup en se déportant sur la droite, juste ou était la voiture. Mais la GS et moi nous en somme tiré brillamment et le mérite lui revenait plus à elle qu’à moi.

De retour à l’hôtel nous nous sommes retrouvé parmi tous les enfants qui revenaient de l’école qui voulaient tous s’approcher de nos GS. Le sud de l’Afrique est bien loin des européens et américains qui cherchent l’aventure en moto et ils ne pouvaient pas laisser l’opportunité de connaître ceux qui visitaient leur pays sur ces magnifiques engins. Un moment inoubliable. Nous avons parcouru tout type de routes, de pistes avec des températures et degrés d’humidité élevés…Le point fort de cette moto est incontestablement la fiabilité.

Lluís Morales Photos: Alberto Martínez, BMW Traduit et adapté par Gaela Le Janne

 

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