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BMW G 650 Xmoto: Étrangère

Cette supermoto est l’une des trois sœurs de la nouvelle famille G 650 X. Elle utilise un moteur moncylindrique dérivé du Rotax qui équipe la F 650 GS, avec quelques modifications qui l’allègent de 2 kg et qui en théorie renforcent sa puissance (nouveaux échappements, admission). Cependant nous avons obtenu seulement 1 cv de plus que sur la GS, dont la puissance se situe à 53 cv.

Dans tous les cas, il est plus intéressant de voir le bon niveau de couple moteur qu’il fournit: 6,7 kgm à 4700 tours. Les suspensions sont longues (dérivées de celles de la Xchallenge) et responsables de la hauteur considérable de sa selle. Son unique disque est de 320 mm, avec un étrier à quatre pistons.

Pour renforcer son image dynamique et sportive, il n’y a ni repose-pieds ni poignées pour le passager, qui sont vendues dans un pack en option, et le tableau de bord est totalement digital, pour la première fois chez la marque bavaroise. La Xmoto nous a surpris très favorablement lors de sa présentation officielle dans les pré-Pyrénnées catalanes. Voici les sensations que nous avons vécu sur cette route sinueuse et solitaire, le pied au sol et les gaz à fond.

Même si elle se défend dignement sur un circuit de supermotard, la Xmoto n’est pas vraiment adaptée au dérapage sur piste. Elle offre en fait beaucoup de plaisir sur route, et elle peut même servir à une utilisation urbaine, malgré sa hauteur qui rend un peu difficile sa facette urbaine. Cette BMW suit davantage le style d’une FMX 650, d’une Pegaso Strada ou d’une Duke que celui d’une KTM 640 LC4 ou d’une Husqvarna SM 610, par exemple.

Cependant, lorsqu’on y monte, on se rend compte que la position de conduite est une position d’attaque, avec un guidon plat et une selle qui oblige à être très avancé. Une position pas vraiment confortable mais résolument sportive. Cette position, associée à la hauteur de la selle et au fait que dans le trafic lent l’échappement chauffe considérablement… et notre jambe gauche avec, en fait une moto un peu inconfortable dans les embouteillages. Cependant, en dehors du trafic, vous apprécierez sa bonne agilité et l’élasticité de son moteur.

Concernant le moteur, nous nous attendions à une plus grande puissance dans les hauts régimes et une certaine perte dans les bas régimes, comme c’était le cas sur la GS (contrairement à la XT). Mais les modifications effectuées ont généré une partie basse et moyenne plus pleine dans le rang de puissance, avec un répondant plus continu lors de l’ouverture brusque des gaz. Pour ceux qui souhaitent davantage de caractère et un son plus racing, il existe un échappement de compétition disponible en option, en plus d’autres accessoires plus routiers.

Son design mérite une mention à part: anguleux et totalement différent de celui auquel la marque allemande nous avait habitué. Il est très actuel et clairement destiné à un public jeune, et rien n’a été laissé au hasard, comme le montrent des détails comme le carter de chaîne. Sur voies rapides, nous avons découvert une bonne vitesse de pointe, mais aussi un manque de protection aérodynamique et quelques vibrations, surtout sur la poignée gauche. Sa selle n’invite pas vraiment à de longs déplacements sur autoroute.

La Xmoto est vraiment à l’aise sur route, surtout s’il y a beaucoup de virages. Mais ne croyez pas qu’elle aime seulement les virages lents et tortueux, elle se défend aussi très bien dans les virages de grand rayon, grâce à un bon cadre, des suspensions rigides et une distance entre les axes considérable, de 1500 mm.

Cette BMW tient sa trajectoire sans bouger d’un poil, à la différence des autres motos de ce genre, qui sont très agiles mais aussi très nerveuses. La Xmoto maintient sa trajectoire sans mouvements, et donne une remarquable sensation de compacité. En fait, ce n’est pas la plus agile de son espèce sur les routes tortueuses, car il est difficile de concilier agilité extrême et stabilité. L’endroit où elle se sent le plus à l’aise est sans doute les zones mixtes, avec des virages enlacés de rayon moyen. Elle n’a pas de problème pour se balancer avec rapidité, grâce à son guidon large et plat et un bon équilibre des poids… et aussi à ses Pirelli Diablo au profil agressif.

Sur asphalte, elle a tendance à frôler le sol avec les pédales. Il faut alors opter pour une conduite avec un pied au sol ou avec le genoux sorti; la Xmoto permet les deux types de conduite. Le frein avant, comme il est habituel sur une moto de ce type, compte un seul disque avant d’un diamètre respectable de 320 mm et un étrier à quatre pistons. Notre version était équipée d’un ABS – par chance, facilement déconnectable-, qui était responsable d’un tact un peu mou de la manette, selon nous. Il est toujours curieux de voir une supermoto avec ABS… Par chance, aucun problème quant à son efficacité : la puissance est suffisante dans toutes les situations.

Les secteurs les plus émergents du marché de la moto -scooter mis à part- sont ceux des naked et des supermotards. Cela s’explique par le fait que ce sont de belles motos, faciles à conduire, nécessitant peu d’entretien et agréables. Une grande partie des fabricants travaille donc sur ces deux niches, pour présenter des modèles intéressants, comme cette BMW Xmoto. Nous pensons que le prix est élevé pour une moto populaire, mais beaucoup de pilotes accepteront de payer un peu plus pour obtenir de cette supermotard efficace et esthétique.

Jordi Aymamí Photos: Félix Romero y Santi Díaz Traduit et adapté par Gaela Le Janne