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Buell Ulysses: Sur terre, mer et air

Le fait que Buell s’aventure à construire une moto trail dénote l’ambition de la marque d’East Troy de progresser, de gagner des clients et de s’affirmer sur le marché européen. Son positionnement face à la concurrence est différencié et va satisfaire un public sportif et aventurier. La création de ce modèle s’est développée sur la base d’une XB12 conventionnelle. On y a ajouté de nouvelles suspensions et dimensions, sans perdre l’identité et l’originalité Buell. La marque est ainsi passée d’une moto pour asphalte, sportive, petite et nerveuse, à une moto plus confortable, infiniment plus stable, plus sure et polyvalente. Ce qui n’a pas changé c’est le moteur bicylindrique en V de Harley-Davidson, préparé spécialement pour Buell, et qui fournit une puissance de 103 CV à 6 800 rpm. Les échappements et le silencieux, qui reste ancré sous la quille et le moteur sont également les mêmes. Le réservoir de carburant a augmenté sa capacité de 3 litres, soit 17 litres au total et quelques 240 km d’autonomie. Pour lui donner plus de capacité, on a allongé le cadre, puisque comme vous le savez celui-ci sert de réservoir. Il apporte ainsi plus de stabilité à l’ensemble. Le bras oscillant, qui continue à réaliser la fonction de réservoir d’huile du moteur, s’est aussi allongé de 50 mm pour renforcer cette stabilité. Combiné avec les nouvelles géométries de direction, 23,5 degrés et 122 mm de parcours, la concentration de poids et la répartition centrée des masses, la stabilité et maniabilité ont été renforcées de façon spectaculaire.Le guidon plus haut et plus large, est aussi responsable de cette stabilité, comme l’ergonomie améliorée, qui place le conducteur dans une  position de conduite confortable, plus haute et avec une plus grande vision. On trouve un écran protecteur de hauteur moyenne qui protège un peu le conducteur du vent. On peut le remplacer par un de plus grandes dimensions, en fonction de la taille du conducteur. Le tableau de bord est complet et se compose de deux sphères très attractives avec un compteur de vitesse et un compte-tours. Sur le compteur de vitesse, on remarque un petit écran digital avec un odomètre total et partiel, une horloge, et un compteur de kilomètres de réserve. Lorsque ce voyant s’allume, l’écran se met à zéro et commence à compter les kilomètres, à un rythme normal nous pouvons parcourir environ 40 km. Un détail important : la prise de courant à gauche, qui permet de connecter le GPS ou de recharger le portable. On trouve aussi une autre prise de courant sous la selle.

Esthétiquement, cette Buell  a subi des changements importants, comme le double garde-boues avant, un haut de style off-road et un autre plus bas, pour protéger le moteur des éclaboussures de boue, de pierres ou d’eau, les protections des mains, de pure style enduro, le double phare avant protégé par une grille, un phare arrière à leds de grande puissance, un écran protecteur large, des protections latérales du cadre en gomme et des détails comme les logos en relief. La courroie dentée de traction a été renforcée et requiert moins d’entretien, elle transmet  une meilleure puissance et provoque moins de frictions. Elle est protégée des éclaboussures et de la poussière par des plastiques. Les pneumatiques sont des Dunlop D616 de 17 pouces mixtes spécialement développés pour l’Ulysses, dans les composants comme le design. Leur rendement sur tout type de superficie est remarquable, et sur asphalte on peut leur faire confiance à 100%.

J’ai eu la chance de pouvoir tester la Buell XB 12X Ulysses sur les routes des Pyrénées catalanes. J’ai pu réaliser un parcours très diversifié, en passant par la ville, l’autoroute, différents types de routes, sur asphalte et pistes de montagne, et obtenir ainsi le maximum d’informations possible et pousser cette jeune moto à ses limites. Tout testeur doit penser à exprimer le maximum d’une moto, pour constater ses atouts et ses inconvénients. En général, j’ai été agréablement surpris par le rendement de cette spectaculaire moto exclusive. C’est encore plus surprenant en sachant que c’est la première trail du constructeur nord-américain. Avant de monter dessus, j’avais en mémoire le comportement des précédentes Buell, et j’ai pensé à tort que celle-ci ne serait pas très différente, c’est-à-dire une moto avec une conduite spéciale et nerveuse. Je me suis trompé, car rien qu’en y montant, j’ai noté que tout était différent.

En circulant en ville, même sans toucher le sol (à cause de la selle de pré série trop haute pour moi), j’ai roulé avec aisance et une grande maniabilité. J’ai seulement noté quelques vibrations dans le guidon, propres à l’énorme moteur, mais elles ont disparu en quelques secondes lorsque la moto est montée dans les tours et a pris de la vitesse. La béquille latérale est un peu trop éloignée pour que je puisse la déplier, la moto est conçue pour de grands conducteurs. Malgré cela, je suis sorti de la ville sans problèmes. Je me suis toute de suite habitué à la moto, et j’ai noté beaucoup de sécurité dès les premiers moments.

Dès le premier virage parabolique, je l’ai fait pencher jusqu’au sol et elle n’a pas bougé, ce qui m’a agréablement surpris, et à partir de là je n’ai cessé d’ouvrir les gaz avec confiance jusqu’à la fin de la journée. Sur autoroute, la position de conduite est confortable, mais j’ai noté un manque de protection aérodynamique, car l’écran avant ne couvre pas suffisamment, même si aérodynamiquement il s’avère très stable. J’ai réussi à la faire monter à la vitesse non négligeable de 210 km/h, sans aucune vibration ni mouvement étrange.

En arrivant sur les routes des Pyrénées, qui sont ultra rapides, j’ai réalisé des inclinaisons incroyables sans balancements, et dans les changements de trajectoire je n’ai pas coupé les gaz, j’ai gardé la moto collée à l’asphalte, sans perdre de stabilité à aucun moment. Je suis ensuite passé à un autre tronçon de virages, plus lents et serrés. A priori, une moto de ce poids et de ce volume devrait perdre en  efficacité dans ce type de virages, mais ce n’est pas le cas de la Buell. Excepté le comportement du frein périmétral, qui a tendance à pousser la moto vers l’extérieur mais qui se corrige en freinant avec force sur le frein postérieur, la moto s’incline dans les courbes avec noblesse et décision, elle s’appuie avec sécurité jusqu’à frôler les pédales sur l’asphalte sans aucun mouvement étrange et sort du virage en accélérant sans relâche, grâce à son puissant moteur Harley. Celui-ci offre un couple important, et propose deux remises de puissance différentes. En mettant les gaz depuis le bas régime, il pousse avec lenteur, mais à partir de 4000 rpm il monte  jusqu’à son maximum, 6800 rpm, avec rapidité. Pour que le moteur développe le maximum de rendement, il faut maintenir les 4000 rpm. Si nous décidons de conduire avec plus de douceur, nous pourrons profiter d’une conduite paisible, avec une accélération souple et homogène.