La nouvelle Hypermotard Ducati illustre l’entrée de la marque italienne dans une catégorie qui compte de plus en plus d’adeptes. On associe souvent ce type de motos à la compétition, mais la famille supermotard est aussi composée de motos comme cette italienne au design agressif et au comportement dynamique surprenant, qui devrait séduire un large nombre d’utilisateurs. Propulsée par le moteur à air qui équipe la Multistrada, l’Hypermotard est une moto très divertissante sur les routes sinueuses, avec un ensemble cadre, suspensions et freins exemplaire.
La première fois que je me suis assis sur l’Hypermotard sur le parking de la rédaction, je me suis senti à l’aise, malgré la hauteur de la selle, qui est due au fait que le réservoir de carburant est placé sous la selle. La perspective depuis la selle, marquée par l’absence de rétroviseurs, puisqu’ils sont pliés, et son petit tableau de bord, m’a beaucoup plu. Les pédales sont un peu basses. J’ai déplié les rétroviseurs, et en circulant dans le trafic j’ai heurté plus de quatre voitures… Les rétroviseurs de cette Hypermotard dépassent trop du guidon, ce qui m’a obligé à m’excuser plusieurs fois. J’ai donc décidé de les replier pour circuler entre les voitures, à une heure ou la Gran Via en direction du Passage de Gracia est bondée. J’ai néanmoins encore cogné contre une voiture, car la hauteur du guidon anodisé en noir, et monté sur deux barres, se trouve juste à la hauteur des rétroviseurs des voitures. On peut équiper des rétroviseurs conventionnels en option.
Mis à part cet aspect, l’Hypermotard se débrouille bien en ville, grâce à son large rayon de tour et aux avantages de son moteur bicylindrique élastique. Il manque une grille porte-bagages, il faut donc porter son sac sur le dos. L’esthétique raffinée des deux silencieux qui dépassent de la poupe et le petit spoiler avec le feu arrière intégré lui donnent une allure très ‘fashion victim!’
Le jour suivant j’ai parcouru un long tronçon d’autoroute en direction du nord. La protection aérodynamique est propre d’une moto de son espèce. Aux alentours de 4000 tr/min l’Hypermotard circule à environ 145 km/h, une vitesse à la limite du raisonnable. La selle aux dimensions généreuses permet une grande liberté de mouvements, et donne la possibilité d’avancer ou de reculer le corps en fonction de notre style de conduite ou du type de route choisie. Je me rappelle que sur autoroute, la selle m’a paru un peu dure, mais moins que celle de la Multistrada.
C’est sur routes sinueuses que nous profitons le plus de cette petite Ducati, capable de transmettre de grandes sensations. Sa légèreté est l’un des ses meilleurs atouts, et son entrée dans les virages est surprenante. Elle apporte une sensation de précision qui caractérise les motos italiennes, mais sans leur rigidité extrême. Avec ses jantes de 17 pouces, ses généreux pneumatiques (120/70 y 180/55), et des suspensions progressives qui s’adaptent à tout type d’asphalte, l’Hypermotard est très polyvalente.
Les suspensions Öhlin ont hérité du parcours de la Multistrada, mais elle est plus courte entre les axes que les autres motos de son espèce. Elles s’adaptent à une conduite sportive comme à une conduite plus touristique et détendue, et on note une grande stabilité. En mode racing, si on freine comme une brute, lorsque la fourche avant s’affaisse il faut faire un effort pour contrôler la direction, à cause de la largeur du guidon. Mais sa facilité de conduite est telle, qu’elle pardonne beaucoup d’erreur, elle est intuitive, ses réactions sont rapides, et je dirais que son comportement n’est pas le comportement classique d’une supermotard. C’est plutôt un mélange entre une super et une petite et agile roadster.
Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais