Le circuit d’Aragon a accueilli la présentation internationale de la version urbaine de la moto proclamée Championne du monde de superbikes avec Max Biaggi à ses commandes. Nos collègues de Motofan Italie étaient présents et nous ont raconté leur expérience avec la RR la plus électronique du marché…
La RSV4 Factory ABS en version 2013, ne semble pas, à première vue, présenter beaucoup de changements par rapport à la version 2012, si ce n’est le nouveau système ABS, indiqué par de petits autocollants situés sur le garde-boue avant.
D’un point de vue purement esthétique, la nouvelle RSV4 Factory ABS est uniquement reconnaissable par son profil différent et par son nouveau groupe optique avant. Les changements sont pourtant nombreux.
L’échappement est légèrement différent, tout comme le réservoir qui a dû être modifié pour pouvoir créer un espace pour la centrale de l’ABS. Cette modification a permis de plus d’améliorer l’ergonomie de la conduite lors des freinages et des inclinaisons en pente. Un détail qui s’inspire directement de la moto de compétition, mais qui n’a pas réduit pour autant la capacité de carburant, qui passe de 17 à 18,5 litres.
Mis à part l’esthétique, les changements les plus remarquables concernent de petits ajustements, conçus pour la rendre plus efficace dynamiquement.
Le moteur à 4 cylindres en V à 65° n’a pratiquement pas été modifié, malgré quelques interventions mineures pour diminuer les frictions et limiter la dispersion de la puissance. La gestion électronique du moteur, entièrement « ride by wire » et multi mapping, a également été optimisée en fonction du nouvel échappement et de l’ajout du système ABS. Grâce à ces petites améliorations, la puissance maximale déclarée de la RSV4 Factory ABS 2013 est de 184 CV à 12 500 tours. Une augmentation de 4 CV par rapport au modèle précédent.
Nous avons pu tester la RSV4 Factory ABS sur le tracé d’Aragon, un circuit compliqué avec de longues lignes droites, de forts freinages et des vitesses élevées dans les inclinaisons.
Un défi pour tout type de moto RR, car il exige de réelles qualités de supersportives. La première impression de conduite ne diffère par de celle de la version précédente : la moto est petite et compacte. Une vraie moto de course, capable d’accueillir sans problème un conducteur d’1,80 m. Elle transmet immédiatement une grande confiance et se montre extraordinairement facile à conduire à bas régimes comme à hauts régimes. En plein virage, elle est précise et agile. Elle ressemble à une moto de petite cylindrée. Elle se montre surprenante lorsque le moteur commence à monter dans les tours : la remise de puissance est facile et elle ne nous entraîne jamais dans des situations difficiles. L’APRC fait parfaitement bien son travail. Aussi bien que le précédent système en tous cas.
Le freinage est très puissant et très dosable.
Sur circuit, nous avons été soumis à des situations de freinage très critiques, à la limite du déclenchement de l’antiblocage. Avec le réglage de niveau 1 de l’ABS, nous n’avons jamais ressenti qu’il intervenait ni n’interférait dans le freinage. Sur piste, le système fonctionne à la perfection. Il faudra attendre le prochain test sur route pour savoir ce que nous réservent les autres niveaux de réglage. Sur circuit, dans ces freinages critiques, nous avons noté une légère tendance du châssis à se balancer. Les techniciens d’Aprilia ont cherché à corriger ce défaut, en abaissant le châssis du moteur d’1 mm, mais cette tendance n’a pas disparu entièrement. La partie cycle s’est toutefois montrée à la hauteur.
L’Aprilia RSV4 Factory ABS est encore mieux conçue que la précédente version. C’est probablement l’une des meilleures motos supersportives radicales du marché. L’ajout de l’ABS ne représente pas un changement important dans la philosophie de ce modèle. Cependant, chaque élément améliorant la sécurité de ce type de moto en ville est un atout supplémentaire… même pour une Championne du monde.