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Benelli Tornado Tre 900: Belle et unique

Quatre ans après sa présentation, la version standard de la Benelli Tornado arrive en magasins. Son prix est très inférieur à celui de l’édition spéciale, mais elle a conservé tout son charme et son originalité.

Collé à l’échappement d’un testeur italien, je passe par une chicane sur le circuit Paul Ricard, entièrement rénové, et je tente d’ouvrir rapidement les gaz pour me placer à ses cotés sur la ligne droite suivante. J’observe l’originale section arrière de sa moto, avec ses deux grands ventilateurs jaunes qui tournent, et qui donnent l’impression que la moto est propulsée par réacteurs. Cette idée est vite dissipée sur la ligne droite suivante, lorsque les motos accélèrent. Même si cette accélération a fait augmenter mon rythme cardiaque, je ne pense pas que la Tornado soit capable de faire face à une R1 ou une GSX-R 1000 en ligne droite.

Remplacer les fibres de carbone par du plastique n’a diminué en rien le style de la Tornado. De couleur rouge, couleur traditionnellement italienne, c’est une moto singulière qui se remarque par son carénage, avec deux prises d’air qui dépassent et ses phares effilés, et par sa selle aux formes anguleuses, désormais adaptée pour deux personnes. On peut l’acheter en gris et noir ou en gris et vert, la combinaison typique de Benelli. La géométrie de direction est fixe, et non variable comme sur la Limited Edition, et l’amortisseur de direction est non réglable.

Autre changement : comme la selle est plus basse, il est plus facile d’atteindre le sol avec les pieds. Le tableau de bord est une combinaison intelligente de compte-tours sur fond jaune, d’indicateur de température de refroidissement, et d’un compteur kilométrique au contour chromé. La Tornado est sortie du pit lane du circuit Paul Ricard avec plus de douceur que sa grande sœur, qui toussait comme une fumeuse. Il y a un léger doute au ralenti, mais le répondant à bas régime s’est beaucoup amélioré.

J’ai noté que ce tricylindre avait beaucoup de couple et fonctionnait très finement. Le circuit Paul Ricard a été modifié, c’est désormais une piste d’essai pour Formule 1, et au lieu du gravier on trouve des zones d’asphalte peinte en bleu. On a changé aussi quelques virages, et on a mis une chicane au milieu de la ligne droite du Mistral. J’ai donc du réapprendre le circuit. La flexibilité du moteur de la Tornado m’a beaucoup aidé, car il pousse bien à partir de 6000 rpm ou moins. Le seul inconvénient est que, malgré le fait que la direction s’est beaucoup améliorée, elle reste encore brusque, surtout lorsque l’on coupe les gaz et que la moto ralenti. Pierluigi Marconi pense que cela peut être amélioré avec un réglage fin, et sur route, cela ne se notera pas.

La Tornado a suffisamment de puissance pour être divertissante. Après être sorti en première de la chicane, elle est ensuite montée jusqu’à la ligne rouge de 11500 tr/min, alors que je passais rapidement les vitesses inférieures grâce à une excellente boite à six vitesses. A vitesses plus élevées, l’accélération de la Benelli est forte, mais elle n’est pas enivrante. Je doute du fait que cette cylindrée ait seulement sept chevaux de moins que la Fireblade. Cela s’explique sans doute par un fort vent de face.

Avec le vent derrière, en ligne droite, la Benelli pousse jusqu’à 240 km/h, et devrait être capable d’atteindre les 260 km/h, surtout si le moteur est bien rodé. Les autres testeurs m’ont affirmé qu’il y avait un modèle de test avec plus de kilomètres qui se montrait clairement plus rapide. La fameuse combinaison de disques Brembo de 320 mm et d’étriers à quatre pistons est parfaite. La partie cycle de la Tornado Tre n’est évidemment pas à la hauteur de la Limited Edition, qui avec sa fibre de carbone et ses suspensions Öhlins est comme la moto de course de Goddard. Elle pèse 13 kg de plus, 198 kg à vide, et je l’ai parfois trouvé lourde. Elle a tendance à tomber vers l’intérieur dans les virages lents. Ceci est peut être dû au fait qu’elle est équipée d’un Dunlop 180/55 D297RR sur sa roue de six pouces de large, comme si Benelli n’avait pas suffisamment de pneumatiques de section 190 pour équiper ses modèles de test comme ses motos à la vente.

Cette moto a beaucoup d’aplomb, et elle a passé la chicane du circuit Paul Ricard facilement, tout en restant très stable. Les suspensions sur les deux trains se sont montrées bien appropriées dès le début, et se sont améliorées un peu grâce à une légère réduction de l’hydraulique avant. La moto se comporte bien même sur la fameuse double courbe à droite, qui semble ne jamais se terminer. Un léger appui sur le guidon la place dans la bonne trajectoire, et elle fait face au virage avec une grande précision. Ses Dunlop adhèrent bien au sol. Il est peut être inévitable qu’une moto présentée il y a quatre ans ne soit pas au top de ses performances lorsqu’elle sort enfin en série. Mais comme la Daytona de Triumph, la Tornado est assez agile et légère pour être une brillante moto de route, même si elle n’est pas très compétitive sur piste. Il est possible qu’avec un changement de pneumatique arrière et un réglage de l’injection elle soit plus rapide. Une chose est sure: celui qui apprécie le style, l’originalité, le caractère d’une tricylindrique, une marque reconnue inscrite sur le réservoir, et la puissance et la légèreté, sera séduit par cette Benelli Tornado.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais