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Harley Davidson FLSTSB: Pirate 2009

Elle débarque avec une fourche Springer, un guidon de type ape-hanger et avec un nom, Cross Bones, qui évoque des histoires de pirate, avec une tête de mort surmontée de tibias entrecroisés en guise d’étendard. Il s’agit cependant d’une moto raffinée et bien finie, d’une grande personnalité.

La Cross Bones est radicale, très radicale ; Harley-Davidson a affirmé qu’on lui avait retiré tout élément inutile et qu’elle avait été construite avec trois ingrédients : du sang, de la sueur et du chrome. Peut être que la marque a exagéré un peu, mais cette moto dégage cependant cette image provocante lorsqu’on la voit pour la première fois en vrai. Les photos vous donnent une idée de ce que sera cette particulière création de la marque de Milwaukee, mais comme la Rocker C, en vrai elle gagne en prestance : sa décoration est plus spectaculaire et elle semble être plus basse de selle, plus longue, avec un guidon plus haut et un pneumatique plus large… On ne pouvait pas en attendre moins d’une moto qui prend la relève des légendaires Springer, disparues du catalogue à la fin de l’année 2007.

Au moment de démarrer, il faut exécuter le rituel de démarrage des Harley dotées du dispositif antivol électronique en option : on débloque la serrure qui se trouve à l’intérieur du bouton de contact, on garde dans la poche la clé qui nous relie à l’alarme, on tourne le bouton et on appuie sur le bouton de la poignée droite. On entend alors le beau son modéré qui provient du côté droit de la moto. Peut être que certains me condamneront pour ce que je vais dire, mais j’ai l’impression que c’est un luxe de monter sur une authentique H-D qui ne vibre pas, ne consomme pas trop, et ne dérange pas les voisins. Je n’aime pas le bruit excessif ni les vibrations inutiles, et les H-D qui sont équipées du fabuleux moteur Twin Cam 96B – présenté à San Diego il y a deux saisons- remplissent ces deux conditions.

Ces motos sont les plus civilisées, et elles n’ont pas perdu un iota de leur caractère. Ses axes d’équilibrage permettent d’ancrer le moteur de façon rigide au cadre, sans silenblocks, chose impensable il y a quelques années. Ses échappements, dotés d’une soupape qui atténue la quantité de décibels générée à faible et moyen régimes, ne gênent plus personne. L’injection ESPFI fonctionne très finement même à froid, et le bon travail de programmation auquel elle a été soumise permet de rouler à plein gaz, même sur les deux premières vitesses, sans noter d’à coups en ouvrant ou fermant l’accélérateur. Le changement, à six vitesses, est suffisamment doux et précis pour qu’on oublie les brusqueries du passé : chaque action sur la pédale provoque un son assez étouffé qui dénote que les vitesses se passent sans efforts. L’actionnement du changement de vitesse n’est pas très pratique, à cause du levier un peu élevé par rapport au plancher, qui oblige à forcer un peu plus sur le pied gauche. Lorsque ces boites de changement ont incorporé la sixième vitesse, elles ont adopté un système overdrive qui fait que la vitesse sur voies rapides est plaisante, et qui réduit la consommation. L’autre caractéristique de cette boite de changements des Twin Cam 96B concerne les pilotes curieux, qui voudront démonter leur H-D: elle ressemble à une cassettes, et est amovible. Ce n’est pas vraiment utile sur ce type de moteur, qui n’aura pas besoin d’être ouvert souvent, mais les bricoleurs qui souhaitent changer des pièces sur leurs H-D, carters inclus, apprécieront ce détail.

Depuis les entourages de jante de couleur noire, jusqu’aux motifs tribaux qui se trouvent sur le réservoir et les garde-boues (court à l’avant, très volumineux à l’arrière), tout sur la Cross Bones répond à un impératif esthétique. Il y a une multitude de détails qui en font une moto très spéciale, comme l’énorme pneumatique arrière, son caractère exclusif (il n’y a pas de selle ni de repose-pieds pour le passager) ou ses détails en cuir : tout le revêtement de la selle comme la bande sur le réservoir sont réalisés en cuir de qualité et avec des finitions artisanales très soignées. La carrosserie existe en quatre tons : noir brillant, ou trois couleurs métallisées à l’aspect mat (vert olive, bleu marine, noir). Le guidon, le bouchon du filtre à air ou les rétroviseurs sont eux aussi peints en noir brillant et élégant, et même les gommes des repose-pieds ont été spécialement étudiées. Le classique phare avant domine l’ensemble par sa position élevée. Tout semble être l’œuvre d’un préparateur méticuleux, qui a réalisé cette beauté à la demande d’un heureux mécène. Pourtant c’est une moto qui peut se commander chez tous les concessionnaires. Pour ceux qui en demandent encore plus, la liste d’accessoires d’Harley-Davidson nous donne l’opportunité de personnaliser notre modèle. Son prix est aussi exclusif que son caractère, mais c’est un point que nous ne critiquerons pas car nous comprenons que la Cross Bones doit être ainsi, une moto accessible à quelques audacieux fortunés. Nous leur souhaitons la bienvenue dans le monde de la moto à tête de mort, la moto des pirates du XXIème siècle.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais