La gamme Sportster s’agrandit cette année avec l’arrivée de cette XL 1200 Custom. Un modèle qui se caractérise par un large pneumatique avant. C’est aussi le premier de la famille à être équipé d’un moteur entièrement chromé et à disposer de huit différents packs de personnalisation.
Un moteur avec beaucoup de couple
Le moteur qui donne vie à cette nouvelle XL 1200 Custom est l’Evolution : un bicylindre en V de 45°, refroidi par air. C’est un moteur qui se démarque davantage par l’incroyable couple dont il bénéficie et par le faible nombre de tours qu’il produit, que par la puissance qu’il fournit (72,6 CV). Les cylindres trempés à 45° font que c’est un moteur qui vibre beaucoup. S’il ne vibrait pas, il ne s’agirait pas d’une Harley. L’action des énormes pistons se ressent beaucoup, même si les silentblocks en filtrent la majorité. Les pistons ne sont pas très larges, mais ils ont un grand parcours. C’est donc une mécanique avec un caractère plat et peu sportif. En fait, c’est un moteur qui offre une solide poussée depuis les bas régimes et dont l’action de chacun de ses pistons se traduit en traction sur l’asphalte. La transmission par courroie dentée y contribue de façon très directe. Découvrir l’énorme couple moteur que produit une Harley de 1200 cc comme cette Sportser depuis aussi bas est une expérience authentique ; à 2500 tr/min elle fournit déjà 10 kgm. On peut brûler les pneus dans les démarrages !
Ce moteur est évidemment capable de donner plus que ce que la majorité des utilisateurs aura besoin. Nous ne nous référons pas ici aux accélérations, mais à la vitesse de pointe. En effet, sa protection aérodynamique est quasi nulle et, à moins d’avoir opté pour le pack Cruiser, sa grande vitesse est donc difficile à supporter sur une grande distance (nous avons réussi à atteindre 180 km/h sur le compteur).
Sure et bien plus
Étant donné qu’il s’agit d’une Harley-Davidson de plus de 250 kg, aux pneumatiques à profil haut, nous ne trouverons aucun inconvénient à la partie cycle. La fourche, avec des barres de 39 mm, se montre assez correcte sur les routes rapides, avec des virages à large rayon et dont l’asphalte ne compromet pas la stabilité avec des ornières ou des rugosités. Le double amortisseur à ancrage direct sur l’axe postérieur fonctionne facilement. Il nous apporte un grand confort et il transmet très bien le contact du pneumatique sur l’asphalte. Il travaille bien mieux que la fourche, et il peut de plus être réglé en précharge de ressort.
Sur la selle, nous sommes aussi à l’aise que dans un fauteuil, et nous pouvons profiter du paysage. A une vitesse moyenne de 100-120 km/h, cette moto se déplace comme un poisson dans l’eau (cependant les pédales vibrent trop, même pour une Harley). Sur les nationales rapides ou sur les routes de montagne, nous noterons que les pédales limitent rapidement l’inclinaison, mais cela nous rappelle que nous sommes venus pour profiter de la vue et de la route, et non pour forcer la commande de gaz. A un rythme très élevé, nous notons trop de lancements et les barres souffrent de certaines flexions. La limite de cette moto est davantage déterminée par les pneumatiques et leur petite superficie, que par la partie cycle.
Les freins se limitent à remplir leur rôle, et rien de plus. L’énorme pédale du frein arrière nous aide à prendre appui. Le frein avant, plus inconfortable, est une plutôt une simple aide au freinage, même s’il sert ponctuellement pour des freinages plus importants. Au dessus de 140 km/h, ni l’un ni l’autre de ces freins ne nous ont semblé assez mordants pour stopper les plus de 250 kg de cette Harley.