La nouvelle et désormais unique version de la RC8 est cette R, qui suppose un grand progrès par rapport au modèle précédent. Elle s’est améliorée sur de nombreux aspects.
A sa guise
En observant les composants et les performances de cette RC8R, j’ai l’impression que KTM n’a pas voulu entrer en guerre directe avec les marques concurrentes.
La RC8 fournit 170 CV, c’est-à-dire 5 CV de plus que la version R précédente, et 20 CV de plus que la version de base, qui ne sera plus commercialisée. Dans tous les cas, elle est loin des autres superbikes. Les autrichiens, qui sont experts pour transmettre l’ADN des motos de course à leurs motos en série, ont préféré optimiser au maximum leur RC8 pour lui offrir un prix raisonnable, plutôt que d’ajouter un système de contrôle de traction ou un embrayage anti-blocage, qui serait pourtant appréciable dans les décélérations violentes caractéristiques des conduites sur circuit.
La position de conduite m’a semblé raisonnable, et c’est un point très important pour une utilisation sur route. Le conducteur n’a pas les jambes trop fléchies et les semi-guidons ne sont pas trop bas ; les bras sont légèrement élevés et les pieds sont situés assez bas sur les pédales. Une position un peu spéciale, mais qui ne fatigue pas. La selle est un peu élevée, malgré la possibilité de réglage du sous cadre. Cependant, même dans sa position la plus basse sa hauteur reste excessive. Les possibilités de réglage de la hauteur et de l’angle d’ouverture des semi-guidons, le choix entre deux hauteurs de pédales et la distance des leviers de frein et de changement de vitesses, permettent d’adapter votre position de conduite selon vos préférences.
Cette moto a été conçue pour des conducteurs assez grands, les suspensions sont donc elles aussi réglables. La combinaison entre la douceur des suspensions et le cadre très rigide, ajoutée à une position de conduite relativement confortable, font de la RC8R une moto très spéciale, incomparable…
Dans l’entrée des virages, elle est très précise et maniable, et ses réactions sont rapides. Elle se déplace bien sur les routes sinueuses aux virages très serrés, mais également dans les virages rapides, où elle fait preuve d’une bonne capacité de traction. De plus, elle fatigue moins qu’une superbike conventionnelle, car pour moi cette RC8R n’est pas une superbike conventionnelle, mais une véritable sportive, raccourcie à cause de la configuration de son moteur en V, avec un caractère plus aimable que les motos de sa catégorie.
Le moteur s’est beaucoup amélioré. Il est plus facile, plus radical, plus agréable, il vibre moins. Dans les bas régimes, il se montre plus doux et élastique. Les modifications effectuées sur le vilebrequin sont sans doute responsables de ce nouveau comportement. Le travail sur l’injection se remarque surtout sur l’effet frein moteur, qui est désormais moins violent. S’il est plus doux à bas régime, le moteur reste efficace dans les hauts régimes et nous rappelle, au fur et à mesure qu’il monte dans les tours, qu’il reste un KTM…
Parmi ses autres qualités, on remarque l’énorme tableau de bord à fond orange qui offre un bon nombre d’informations, parmi lesquelles on trouve le mapping choisi en fonction de l’indice d’octane du carburant. Un bon détail.
On peut accéder à diverses fonctions grâce aux boutons, comme le chrono et la consommation instantanée, indiquée en litres par km. Le tableau de bord m’a affiché une moyenne de 6,7 litres pour une utilisation mixte, ce qui m’a semblé raisonnable étant donné le type de moto dont il s’agit. La nouvelle version RC8R de KTM n’est sans doute pas au même niveau que d’autres superbikes, mais c’est une moto facile et agréable à conduire, aussi bien sur route que sur circuit. Avec ses 170 CV de puissance pour 190 kg de poids, son équipement de freins Brembo de plus haut niveau et ses WP mutli-réglables, elle est accessible à un prix plus que raisonnable… Plus pour moins!