Le supermotard est fait pour durer. Les grilles de départ de plus en plus pleines, aussi bien en championnats régionaux que sur le Cesmotard, parlent d’elles-même.
La prolifération de nouveaux circuits sur lesquels on peut pratiquer le supermotard et le mélange des diverses techniques de conduite permettent aux pilotes de spécialités très différentes comme le cross, l’enduro, ou la vitesse de se joindre tous les jours à cette discipline complète. Dans la pratique, les motos utilisées pour le supermotard sont des motos de cross transformées, avec des jantes de 17 pouces, des suspensions plus dures et des freins plus puissants.
Le seul inconvénient de ces motos de cross est qu’elles ne peuvent pas circuler sur route car elles ne sont pas immatriculées, ce sont des motos exclusivement conçues pour les circuits. On peut aussi préparer une moto d’enduro –qui peut être immatriculée-, mais il faudrait homologuer les jantes de nouvelle dimension pour circuler légalement, en plus de préparer les suspensions et de changer les freins. La meilleure option est d’acheter une SM toute faite, mais jusqu’à maintenant l’offre proposait seulement des motos qui ressemblent plus à des trails qu’à des légères SM de circuit.
Il ne pouvait pas en être autrement: KTM, pionnière dans le monde de la SM, a lancé sur le marché une authentique SM, qui permet de profiter aussi bien des circuits que des routes ouvertes. La 690 SMC profite de l’expérience de la marque dans cette spécialité pour donner vie à une supermotard utilisable 365 jours par an. Elle est dérivée de sa sœur 690 Enduro, son réservoir est placé sous la selle, et sa dynamique de marche est un peu différente.
Pour la tester à fond nous avons préparé une journée complète pendant laquelle nous avons combiné un tour sur route et un tour sur circuit, où nous attendait un invité de luxe. Sur le Circuit d’Osona nous avons rencontré Santi Tona, pilote officiel de KTM en Espagne pour le Cesmotard. Les conclusions ont été vraiment bonnes : des performances suffisantes pour faire des kilomètres sur route, et une agilité nécessaire pour courir sur les circuits. Pour remplir tous ces rôles, le moteur de la SMC est le LC4, qui équipe déjà la SM 690 et plus récemment la Duke III.
Le répondant a été optimisé en accord avec le caractère purement SM, avec plus de puissance sur la partie haute pour profiter du moteur au maximum. Ce moteur, qui n’a rien à voir avec l’ancien LC4, est beaucoup plus moderne et bénéficie d’un double axe d’équilibrage qui réduit de beaucoup les vibrations. La boite de changement à six vitesses permet d’utiliser la SMR sur route ouverte sans la sentir à court de puissance, comme c’est le cas sur d’autres modèles SM de rue.
L’expérience de KTM des motos de montagne a permis la réalisation d’un châssis multitubulaire très rigide, à la fois sensible et stable, aussi bien à faible vitesse qu’à grande vitesse. Sur autoroute, où une moto de ce type a tendance à perdre son maintien à très grande vitesse -120 km/h-, la SMC est une tire-ligne. Il est clair que son passage dans les courbes n’est pas celui d’une supersport, mais pour un poids plume avec de longues suspensions, ce n’est pas mal.
Sur circuit le châssis est plus qu’efficace, et il facilite les changements de poids sans trop d’efforts. Les suspensions sont signées WP, avec la garantie d’efficacité que cela représente. Pour la pratique du SM sur circuit, le réglage original est un peu mou. Sur route, si on ne roule pas à fond, elles se comportent bien, et rendent un peu plus supportable la douleur de dos provoqué par la selle offroader très dure de la SMC.
Le freinage, autre point incontournable dans cette catégorie, est assuré par Brembo : un étrier radial avant avec un disque de grand diamètre pour stopper la moto à souhait, et un étrier à double piston arrière suffisant pour faire déraper l’arrière de la 690. Mais l’art du dérapage ne dépend pas seulement des freins, la gestion de la rétention du moteur est encore plus importante. La SMC est équipée en série d’un système d’embrayage anti-rebond APTC à actionnement hydraulique, qui permet de diminuer la vitesse rapidement et d’éviter les rebonds de la roue avant.
Pour le test sur circuit, nous avons pu compter sur un assidu du podium du Cesmotard (Championnat d’Espagne de Supermotard) dans la catégorie S2 : Santi Tona, pilote officiel de KTM et spécialiste du monde du supermotard. Santi a accepté le défi de courir cette saison avec la SMC 690, une moto encore en développement dans le monde de la compétition. « Nous courrons avec la moto presque en série, nous avons même la clé sur le contact. »
La moto SMC de Santi a subi la logique préparation des suspensions et des jantes pour monter des pneumatiques tubeless sans chambre et un échappement complet. « Tous les accessoires que nous avons peuvent s’acheter chez tous les concessionnaires.» Le pilote vétéran explique qu’il attend un nouveau CDI pour pouvoir tirer un peu plus de reparti au moteur. La 690 SMR provient du modèle en série avec une excellente base qui peut faire face directement à des motos créées pour la compétition.
Au début, une SM n’est pas l’idéal pour une utilisation quotidienne : sa selle dure, la hauteur par rapport au sol et sa capacité de charge nulle en font une moto pas vraiment pratique. Mais au fur et à mesure qu’on l’utilise, on se rend compte qu’elle a d’autres avantages et que c’est une moto intéressante pour le quotidien. Avec un moteur avec des bas régimes très utiles, un poids faible pour pouvoir la déplacer facilement et une consommation qui atteint à peine les 6l/100 km, c’est une bonne compagne pour le quotidien. La SMC comprend un tableau de bord moderne et complet, déjà vu sur les familles des 690 et 990. Cette KTM offrira un plaisir assuré sur circuit et sur route, sans dépasser les limites légales et sans se ruiner à chaque entraînement. Longue vie au supermotard !
Eduard Fernández Photos: Santi Díaz Traduit et adapté par Pauline Balluais