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Moto Guzzi STR 1100: La légende revit

La marque de Mandello del Lario a stagné pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, elle présente enfin un modèle attractif, tant par son design que par ses performances, avec lequel la marque pourra faire revivre la légende et attirer de nouveaux clients.

L’itinéraire de la journée ressemblait à une liste de lieux typiques en Italie. Nous sommes partis de notre hôtel à Sienne et nous avons traversé la campagne toscane jusqu’à un château médiéval qui contenait de précieuses œuvres d’art. Une jolie femme aux cheveux bruns nous a montré les alentours, avant de nous servir le déjeuner composé de délices locaux. Histoire, architecture, paysages, art, belles femmes, gastronomie… et un moyen de transport glamour, évidemment, une grande moto rouge, la quintessence des bicylindres italiennes. Moto Guzzi a rencontré une série de problèmes ces dernières années, qui ont pris fin avec la récente absorption de la compagnie principale, Aprilia, par Piaggio. Avec la STR 1100, le fabricant de motos le plus ancien d’Italie nous présente une moto au moteur bicylindres moderne préparée pour le XXIème siècle, mais sans renoncer aux caractéristiques qui ont fait sa légende.

Sur les routes qui traversent les paysages de carte postale de la Toscane, le grand moteur s’est montré grognon et paresseux, chose typique et caractéristique de Moto Guzzi. Le moteur donnait des sauts de couple lorsque l’on ouvrait les gaz d’un coup à bas régimes, il avait envie de courir, mais il s’est adouci petit à petit vers 2 000 tr/min. A partir de ce moment, une petite ouverture des gaz faisait avancer la moto de façon satisfaisante avec un bruit sourd provenant de son échappement deux en un. Avec une puissance maximale de 86 chevaux à 7 500 tours, la STR ne prétend pas concurrencer l’Aprilia Tuono ou la Ducati Monster S4R en ville ou sur routes sinueuses. Cette moto est beaucoup plus qu’une naked bicylindre de style des BMW, dessinées pour rouler de façon détendue. Dans les accélérations fortes, on perçoit à travers la selle une petite vibration vers 6 000 tours, mais à part cela, la Guzzi est assez douce.

Le compte-tours dispose d’un dispositif qui s’allume lorsque l’on dépasse un nombre de tours défini. Je n’en ai pas eu besoin, puisque j’ai presque tout le temps été en dessous de 9 500 tr/min sur le compte-tours. Le couple maximum est atteint à 6 800 tours, et j’ai souvent roulé aux alentours de cette valeur. Avec un espace suffisant, la Guzzi peut atteindre jusqu’à 210 km/h et accède rapidement à 175 km/h sur de court tronçon de route ouverte sans trafic. Cependant, comme il est fréquent sur les nakeds, au dessus de 130 km/h elle s’avère très vite inconfortable. J’ai donc réduit la vitesse et j’ai profité de la conduite et du paysage. Un grand nombre de propriétaires préfèrent bénéficier d’une grande autonomie due à une faible consommation, plutôt que d’une grande vitesse maximale.

A vitesse moyenne, le réservoir de 23 litres permet de parcourir plus de 250 km/h. Avec son écran pare-brise, la STR se montre confortable et apte à sillonner de nombreux kilomètres supplémentaires. Cette Guzzi ne peut pas se conduire comme les motos sportives nakeds de dernière génération, car elle est trop longue et trop lourde. Elle reste stable sur les lignes droites et entre assez bien dans les virages, ce qui la rend divertissante. Cela s’explique par sa direction neutre et son nouveau système de suspension et bras oscillant. Ce système fonctionne correctement, et je n’ai distingué aucun mouvement de la suspension en ouvrant ou fermant les gaz brusquement.

La suspension m’a aussi semblé très bonne. L’amortisseur arrière était un peu mou, mais je l’ai réglé facilement avec quelques tours de régulateur en précharge. Cette opération peut être réalisée sans même descendre de la moto, et s’avère spécialement utile avec un passager ou un équipement. Il n’a pas été nécessaire de régler la fourche ni le système progressif d’amortissement, qui se règle avec un tournevis. Cette précharge extra de l’amortisseur entraîne une bonne augmentation de la distance au sol, qui avec les réglages plus souples était un peu courte, puisque la béquille centrale touchait le sol sur les deux cotés, avant les signaux des repose-pieds. Un détail qui plaira aux utilisateurs plus sportifs.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais