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Moto Guzzi V7 Racer : regardez-moi!

Si vous êtes de ceux qui préfèrent passer inaperçus, qui n’aiment pas être vus, qui sont gênés si des inconnus s’approchent pour entamer la conversation… oubliez cette V7 Racer, cette moto n’est pas pour vous.

Des sensations

Avec cette V7 édition spéciale, vous découvrirez le plaisir de profiter de la moto comme d’un ensemble, au lieu de le faire au travers des sensation que transmettent les performances des sportives normales, ce qui est très différent.

Les accélérations fournies par le V2 de 49 CV sont modestes en comparaison avec les motos modernes, mais suffisantes. En gardant l’aiguille du compte-tours classique -à échelons de 10 en 10, et sans ligne rouge- entre 40 et 60, le V2 pousse… avec acharnement. Il est clair que tout affrontement direct avec la V7 Racer sera inapproprié, car nous parlons ici d’une moto unique, spéciale.

Arrêtons là les comparaisons et concentrons-nous sur les sensations que transmet cette moto exclusive. Commençons par son ergonomie. La position de conduite est naturelle, c’est-à-dire confortable. Les repose-pieds -véritables petites œuvres d’art- ne sont pas trop hauts ni trop bas, ni trop reculés ni trop avancés. Ils sont où ils doivent être. Une position qui ne fatigue pas les jambes tout au long des kilomètres, mais qui n’empêche pas une utilisation sur des routes de montagnes; à aucun moment je n’ai touché l’asphalte. Les semi-guidons sont également à leur place, ancrés en dessous de la tige avec les poignées qui restent légèrement au dessus de celle-ci. Il n’y a pas de vibrations à aucun régime, mise à part quelques unes sur les repose-pieds, mais qui ne sont pas gênantes tout au long des kilomètres parcourus. Contrairement aux sportives de notre époque, la V7 est une moto qui invite à faire beaucoup de kilomètres, et qui ne fatigue pas ni physiquement ni psychologiquement. Il est indispensable de garder une règle à l’esprit pour conduire cette Guzzi, comme toutes les autres. Cette règle c’est l’anticipation.

Une clé : l’anticipation

Ce qui nous plaît en général c’est l’improvisation et le pilotage agressif. Faire confiance aux freins pour prendre des décisions au dernier moment ou attendre d’entrer dans le virage pour tirer la moto à l’intérieur et sortir à grand coup d’accélération… Oubliez ça.

D’abord pour votre propre sécurité et deuxièmement car ni vous ni la moto n’en profiterez en conduisant ainsi. Avec son unique disque avant de 320 mm de diamètre et son étrier Brembo à quatre pistons, on ne peut pas espérer une capacité de freinage équivalente à celle produite par deux disques avec étriers Serie Oro et pompe radiale.

Vous devrez freiner avant de faire entrer la moto dans le virage. Le Pirelli Sport Demon avant n’apprécie pas du tout que la moto parte dans le haut des virages avec les freins serrés… Freinez avant, préparez la trajectoire, laissez la moto rouler et lorsque vous voyez la sortie, ouvrez les gaz; la puissance n’entraînera alors aucun problème. Si cette manœuvre est claire pour vous, je vous garantis que vous profiterez beaucoup de la Racer; beaucoup plus que vous ne pouvez le penser à priori.

C’est une moto qui ne stresse pas. J’ai passé tout un après-midi sur elle, presque cinq heures à monter et descendre des routes et j’ai fini… avec un sourire sur les lèvres. J’ai passé un très bon moment, et à chaque fois que j’entrais dans un village, les personnes assises aux terrasse suivaient du regard la Racer. Je pouvais aisément imaginer leurs commentaires.