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MV Agusta 350 GT (1972)

L’attention pour la marque étant accaparée par les grandes sportives trétracylindriques et leurs succès au Mondial de Vitesse, cette 350 GT est passée presque inaperçue. Mais si on s’y intéresse on découvre une petite GT multi-fonction avec un cœur sportif.

La petite MV a été baptisée 350 GT, et j’espérais qu’elle serait à la hauteur de ses initiales. Les guidons hauts, la double selle relativement grande et le nom aristocratique de MV Agusta gravé sur le réservoir font que cette GT s’assimile à une grande tourisme. Son propulseur, un bicylindrique en parallèle de 349 cc, cache le caractère particulier des MV.

Lorsque j’ai commencé à parcourir les étroites routes régionales à son bord, j’ai réalisé que son moteur à hautes révolutions, son échappement sonore et le correct maniement et la puissance de son frein en font une moto aussi divertissante dans les courbes que dans les lignes droites. La désignation GT semble être une petite erreur. Si cette moto est une tourer, son cœur est clairement sportif. Après tout, la 350 GT est une MV Agusta; une moto construite à l’apogée de la célèbre marque de Gallarate, au nord de Milan. Quand elle a été fabriquée, en 1972, le grand pilote Giacomo Agostini bataillait alors pour gagner une 15ème victoire consécutive au Championnat Mondial de 500 cc, et il luttait également pour le titre dans la catégorie de 350 cc.

Comme la grande majorité de la production de l’usine de MV, cette roadster de 350 cc est une moto très différente des modèles de routes multicylindriques originales, que pilotèrent jusqu’à la gloire Ago et compagnie. Depuis que l’entreprise a commencé sa production, après la seconde Guerre Mondiale, la majorité de ses modèles ont été des moncylindriques relativement simples. Et même si MV avait présenté une impressionnante version sportive de 350 cc à la Foire de Milan de 1955 -avec démarrage électrique et double arbres à cames sur la culasse actionné par engrenages-, elle n’a jamais été produite.

Ses performances à moyenne et haute vitesse sont impressionnantes pour une tourer de 350 cc qui avoisine les 40 ans. Sa position de conduite redressée fait que la petite MV paraît encore plus rapide que ce qu’elle est réellement. Le propulseur monte vigoureusement dès le bas régime, et lance la moto jusqu’à 120 km/h à 6000 tr/min avec la vitesse la plus haute. L’accélération au dessus de cette vitesse est plus douce, mais la GT atteint une vitesse maximale de 150 km/h. A moyen et faible régimes, le bloc de deux cylindres en parallèle à 360 degrés de la GT se montre agréablement doux. La moto roule énergiquement à un rythme de 100-110 km/h, comme si elle voulait être à la hauteur de sa réputation de grand tourisme, et elle couvre de longues distances avec un confort raisonnable.

Au dessus des 5000 tr/min, le moteur laisse voir son caractère sportif, en vibrant légèrement sur la selle et les repose-pieds ; ce n’est pas gênant, mais assez insistant pour me pousser à passer la vitesse supérieure avec sa souple et légère boite de changement à cinq vitesses. La MV est donc bien meilleure si elle est conduite de façon pas trop agressive. Même si la racing 350B était une moto élégante et excitante pour l’enthousiaste jeunesse italienne du début des années 70, cette GT était une moto plutôt pratique. Elle se manœuvre bien, elle tourne sans efforts avec seulement une légère poussée sur son large guidon, et elle est si stable qu’il n’est pas nécessaire de serrer l’amortisseur de direction, situé sur la pipe de direction.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais