Un des modèles les plus charismatiques de la marque anglaise est de retour avec un puissant moteur de 1597 cm³ qui lui donne personnalité et caractère.
Le modèle Thunderbird a été très important dans l’histoire de Triumph. En 1950, la marque sort la Thunderbird 6T, dessinée pour le marché américain (son nom provient de la mythologie américaine et fait référence à une énorme créature volante avec des pouvoirs surnaturels), mais il ne lui a fallu que 2 ans pour se faire connaître dans le monde entier. En 1981, le nom de Thunderbird faisait référence à une roadster de 650 cm³. Elle réapparaît en 1994 avec un moteur tricylindre de 900 cm³. Aujourd’hui, avec la croissance de la marque anglaise sur les marchés mondiaux, le mythe réapparaît et le puissant rapace rugit de nouveau.
La nouvelle Thunderbird est propulsée par un moteur de 1597 cm³ DOHC, 8 soupapes, à refroidissement liquide qui délivre 85 ch et un couple moteur de 14,90 mkg à 2750 tr/min. Ainsi elle offre une nouvelle option entre les America et Speedmaster de 865 cm³ et les Rocket III. Et pour ceux qui en veulent toujours plus, Triumph offre un kit qui augmente la puissance à 12 ch et accroît le couple moteur Le moteur nous transmet de fortes sensations car il est d’une extrême finesse. Ce bon ressentit du moteur est dû à l’emplacement des arbres d’équilibrage devant et derrière les cylindres, à l’utilisation d’un système à injection multipoint et au fait que chaque cylindre possède sa propre sonde à oxygène.
Triumph s’est toujours différenciée en maintenant sa propre image, en revendiquant sa propre identité. Ainsi, la marque est loin du bicylindre en V et de l’esthétique Harley, référence incontournable du monde des customs. Cette moto est musclée, le grand réservoir de 22 litres situé juste au dessus du moteur lui donne un aspect plus grand. Sa selle moelleuse est très basse, à seulement 700 mm du sol, et plutôt éloignée du large guidon. La position des repose-pieds nous permet d’avoir les jambes presque étirées, mais très ouvertes. Le passager dispose d’une place plutôt petite et n’a pas de poignées pour s’accrocher. Pour les longs trajets, il est intéressant de savoir que Triumph a un grand éventail d’accessoires à proposer pour augmenter ses capacités routières. Par contre l’instrumentation n’est pas des plus satisfaisantes : l’indicateur de vitesse est confus, il indique la vitesse en milles et en km/h ce qui nous oblige à être attentif si nous voulons connaître la vitesse exacte à laquelle nous circulons. Cependant, l’information que nous apporte l’écran LCD, contrôlé par un interrupteur au commodo droit, est très pratique : montre, jauge à essence, indicateur d’autonomie en carburant.
La partie cycle de la Thunderbird a une particularité appréciable : elle ne fait aucune concession esthétique, comme on peut le voir parfois dans le secteur des customs. Son système de frein n’a pas été lésé : à l’avant nous trouvons deux disques flottants généreux de 310 mm avec étriers Nissin de 4 pistons et à l’arrière un autre disque de 310 mm avec étrier Brembo de 2 pistons. Ce dispositif est largement suffisant pour arrêter les 339 kg déclarés en ordre de marche. Mais, pour ceux qui en veulent encore plus, une version est disponible avec ABS. La moto est longue, comme la majorité de ses concurrentes, 1615 mm d’empattement, mais grâce à un cadre rigide, nous n’aurons pas de problème pour la faire entrer en virage. Par contre, à forte vitesse, les repose-pieds toucheront le sol et nous rappellerons que nous sommes sur une custom. Le système de suspension est satisfaisant avec la fourche avant Showa (tubes de 47mm et 120 mm) et sur la partie arrière deux amortisseurs Showa réglables en 5 positions de précharge. Les manœuvres à l’arrêt ne sont pas aussi monstrueuses que ce que nous pourrions penser pour une moto de plus de 300 kg grâce à son bas centre de gravité et son large guidon.
Tono García Photos: J. P. Acevedo / Triumph Traduit et adapté par Gaela Le Janne