Yamaha revoit son charismatique BW’s. La marque a gardé le même style ‘All-Road’, mais son esthétique et sa technologie n’ont rien à voir avec ses prédécesseures. C’est le mythique scooter off-road urbain par excellence.
Yamaha réédite l’un de ses scooters les plus réussis de tous les temps, un mythe comparable à des modèles comme le Jog 50 ou le Majesty 250.
Le BW’s est arrivé en Espagne vers 1990. A cette époque il s’agissait d’un 80 cc avec un moteur à deux temps, un design singulier et des énormes pneumatiques, qui existaient déjà en Europe depuis une décennie. Il a été l’un des premiers scooters à jouer sur l’esthétique off-road. C’était un scooter urbain qui permettait à ses propriétaires de se déplacer sur des pistes en terre assez facilement.
L’équipement du BW’s n’est pas extraordinaire, mais il est assez complet et permet de profiter de nos déplacements en ville en toute tranquillité. Sa capacité de charge est basée sur deux accessoires indispensables : un coffre sous la selle avec de la place pour un casque intégral, et un petit crochet fixe ainsi qu’un plancher repose-pieds pour transporter des objets plus grands.
Le tablier est très simple. Le BW’s est un scooter pratique, sans superficialité ni luxe, qui augmenteraient encore plus son prix. On retrouve seulement des équipements utiles et qui sont réellement indispensables, comme par exemple deux types de béquilles (centrale et latérale), ou un blocage magnétique de la poignée de contact.
Yamaha a centré ses efforts sur son comportement dynamique. Pour les utilisateurs qui souhaitent plus de gadgets, il existe d’autres modèles de la même marque capables de satisfaire leurs envies.
Le BW’s est un scooter de bataille, fonctionnel, pensé pour simplifier au maximum la mobilité urbaine de son propriétaire. S’il y a un mot qui définirait au mieux son comportement, ce serait ‘praticité’. Il a une exceptionnelle capacité de manœuvre et une habileté innée pour tourner sur un terrain pentu. C’est un engin qui permet de se déplacer dans les centres urbains embouteillés, et surtout dans le trafic dense, en total liberté.
Sur la partie cycle, ce scooter n’a pas d’éléments très sophistiqués. Il fait confiance aux méthodes traditionnelles pour développer un comportement qui, sur certains aspects, peut être qualifié de brillant. La partie frein est très simple, puisqu’elle est formée par un disque de 189 mm à l’avant (l’étrier est à deux pistons opposés) et un frein de tambour de 150 mm. La puissance de freinage est adéquat, un peu lâche cependant au niveau du tambour et avec un tact qui pourrait être amélioré.
Le disque remplit parfaitement ses fonctions, même si sa force de rétention n’est pas exceptionnelle, il est assez dosable, et dans les situations embarrassantes il se défend bien. Les suspensions sont plus critiquables, surtout sur terrains très accidentés, puisque leur extrême dureté et l’imperceptible travail de l’hydraulique provoquent des rebonds gênants et une certaine imprécision au moment d’incliner le scooter sur l’asphalte abîmé.
On remarque un manque de parcours, qui n’excède pas les 78 mm sur la fourche télé hydraulique avant et 71 mm sur les amortisseurs arrières, qui ne sont pas réglables sur la précharge de ressort. Sur l’asphalte en bon état, le MW’s offre sa meilleure facette, même avec des pneumatiques de type mixte (signés par le taiwanais Kenda), avec des mesures de 120/0 et 130/70 et montés sur des jantes de 12 pouces sur les deux axes, qui n’ont rien à voir avec les énormes ballons aux jantes de 10 » des premiers modèles. Un tel comportement est toujours surprenant pour un scooter avec une philosophie duelle, qui à priori, doit se comporter correctement sur les pistes en terre. Avec des suspensions aussi dures, il est clair que l’utilisation off-road du BW’s se limite à de court circuits, plutôt sur des chemins très plats et donc peu exigeants.
L’un des principaux atouts du BW’s est son moteur, déjà remarqué sur notre marché sur des modèles comme le Cygnus X 125i. Il s’agit d’un monocylindre 4T refroidi par air, avec une culasse SOHC et 4 soupapes, destiné à des scooters économiques. Malgré cela, il possède un moderne système d’alimentation par injection électronique, ce qui lui permet d’être très écologique et d’avoir des consommations moyennes de carburant de 3,2 litres aux 100 km.
Son répondant est parfait, ainsi que sa rapidité dans les accélérations et les récupérations, grâce à son développement court, qui le rend vraiment explosif au feu vert et lui fait gagner de la vitesse très rapidement. Il roule de plus avec beaucoup de souplesse et très silencieusement, ce qui est agréable si nous devons passer beaucoup de temps sur le scooter. Son point faible est sa vitesse de pointe, qui dépasse à peine les 100 km/h sur le compteur.
Cependant, il ne faut pas être trop exigeant, et sur un scooter urbain il est préférable d’avoir un meilleur répondant, même si c’est au détriment d’une vitesse de pointe que nous pourrons atteindre qu’en de rares occasions. Le nouveau BW’s 125 est donc un scooter différent, avec une esthétique particulière et audacieuse, qui a son charme, même s’il semble évident que son caractère off-road n’est rien d’autre qu’un argument esthétique. Son prix de 2799 euros est l’un des points faibles, puisqu’il dépasse la majorité des 125 cc économiques à injection.
Jordi Hernámdez Photos: Santi Díaz Traduit et adaptá par Gaela Le Janne