• Kawasaki
• ER-6 F
• Essais

L’aspect séduisant de la nouvelle Kawasaki ER-6F est indiscutable : une véritable SBK avec des lignes, des finitions et une esthétique agressive, comparables à celles de la ZX-10R. En effet, elle intègre deux optiques à multi-réflecteur et un carénage intégral dont très peu de motos sont équipées. L’ergonomie est améliorée grâce au cadre et au moteur affinés ce qui permet au conducteur d’adopter une position de conduite confortable et d’avoir un meilleur contrôle sur la moto. De plus, l’instrumentation inspirée des MotoGP est complète et facile à lire.

Un des rares reproche que je pourrais faire à la Kawasaki ER-6F est la hauteur du guidon par rapport à la selle, qui, pour mes 1,71 m, est trop élevée. Au début je ne l’avais pas remarqué, mais après quelques kilomètres c’est devenu un peu inconfortable. Un conducteur de 1,80m se sentira sans aucun doute plus confortable. Par contre, la protection aérodynamique mérite d’être mentionnée car même en maintenant une position naturelle, la pression du vent est totalement évitée. Le dessin du châssis est le même que la version antérieure, mais la structure en acier et la section tubulaire est totalement nouvelle, plus étroite sur la partie centrale. L’amortisseur arrière est déporté sur la droite et réglable en précharge et la fourche de 41 mm maintient toujours le même réglage. Quant au freinage, il est assisté par un double disque en pétales de 300 mm à 2 pistons à l’avant et un simple disque en pétales de 220 mm à simple piston à l’arrière. Le moteur de 649 cc et 8 soupapes est plus efficace. Il délivre maintenant une réponse plus énergique et plus souple à bas et mi-régimes, grâce à une nouvelle gestion de l’injection. Afin de réduire les vibrations du bicylindre durant les accélérations, le guidon est monté sur silent blocks et les repose-pieds, pour le conducteur et le passager, sont recouverts de caoutchouc. Le conducteur pourra admirer les performances du moteur grâce à un tableau de bord clair et totalement digital qui fait ressortir l’indicateur de vitesse, le tachymètre et l’indicateur du niveau d’essence.

Lorsque j’ai pris la moto et que je me suis élancé sur les route je me suis tout simplement laissé guider par mon instinct. La moto est tellement facile è conduire que j’ai fait le vide dans ma tête et j’ai profité des trajectoires que m’offrait la route. Sans même m’en rendre compte j’étais déjà immergé dans des virages à gauche, à droite, passant d’un côté à l’autre en dansant et chantant l’air « I can go with de flow » de Queens Of The Stone Age. La moto est très agile et facile à passer d’un côté à l’autre. La réponse à la fois douce et énergique du propulseur ne montre pas de secousse à bas régime avec un son qui commence comme un murmure de fête sur la plage et se termine en un solo de batterie. La hauteur du guidon ne m’a toujours pas convaincue, en le positionnant quelques centimètres plus bas la position serait plus équilibrée et sportive sans perdre en confort. Le changement entre la seconde et la troisième ne m’a pas non plus enthousiasmé. Le freinage, sans être celui d’une SBK, maintient une bonne harmonie entre puissance, douceur et efficacité. En fait, la douceur est un grand avantage sur la route car la moto ne sera jamais brusque et il sera plus facile de la contrôler. De plus, le fonctionnement des suspensions est impressionnant et la répartition des masses optimum pour une très bonne stabilité.

Le modèle testé avait un ABS que j’ai pu remarquer dans les freinages les plus puissants car le levier de frein bouge avec la secousse du système antiblocage, qui agit trop en avance. L’ensemble équilibré de la ER-6F confère au moteur un caractère paisible, mais n’oublions pas que nous avons un as sportif dans la main ! Au oui, nous allions oublier un de ses meilleurs atouts : le rapport qualité-prix. Pour 6990 € elle est à vous (7490 € avec ABS).

Albert Escoda Photos: Juan Pablo Acevedo y Santi Díaz Traduit et adapté par Gaela Le Janne

399-A