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Baisse de la mortalité routière : le devons-nous à l’État ?

L’augmentation de la mortalité routière de 3,6% en juillet, par rapport à 2011, laissait penser à un relâchement des mesures de sécurité routière. Mais cette hausse est restée ponctuelle et les progrès enregistrés de janvier à juin 2012 se sont confirmés.

La Sécurité routière a annoncé vendredi, dans un communiqué, que les décès sur les routes des France avaient baissé de 7,6% par rapport au mois d’août 2011.

«Ces résultats encourageants ne doivent pas faire oublier les accidents dramatiques survenus cet été » précise la Sécurité routière, qui demande à chaque conducteur « avec la prolongation des beaux jours, de veiller à la sécurité des usagers, notamment les plus vulnérables, et tout particulièrement celle des piétons et des cyclistes ».

Autre indicateur, la gravité des dommages régresse puisque le nombre d’accidents corporels a diminué de 7,3% pendant le mois d’août.

Sur les huit premiers mois de l’année, la tendance à la baisse estencore plus significative : une baisse de 8,9 % par rapport à 2011, soit 235 vies sauvées.

Nicolas Sarkozy avait lui définit le thème de la sécurité routière comme étant une priorité dans son plan d’action. Dès 2007, il indiquait avoir pour objectif de passer en dessous de la barre des 3000 morts par an pour la fin d’année 2012.

Sur les douze derniers mois (de septembre 2011 à août 2012), le nombre de personnes tuées s’élève à 3.728. Donnée convenable mais qui ne peut rendre vraisemblable l’atteinte de l’objectif annoncé par Nicolas Sarkozy.

L’une des mesures décidées durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, était la détention obligatoire d’un éthylotest pour chaque véhicule motorisé. Cette mesure, applicable depuis le 1er juillet, a suscité de nombreuses controverses : provocation d’irritation des éthylotests, contestation des pays voisins face à l’obligation de détenir des éthylotest de norme NF, … 

Aussi, la vitesse est perpétuellement stigmatisée par la sécurité routière et par les gouvernements successifs. Alors qu’elle n’est souvent qu’une conséquence d’une autre cause (fatigue, alcool, distraction etc.). Une bonne stratégie pour justifier des radars tirelires toujours plus nombreux et sophistiqués. Au premier juillet, 1.345 radars pédagogiques (qui communiquent à l’automobiliste sa vitesse sans le verbaliser) étaient en fonction contre 2190 radars fixes.

La stratégie se poursuit avec la mise en place récente de 3 radars tronçons, destinés à sanctionner les usagers de la route qui freinent à l’approche d’un radar classique et ré-accélèrent après l’avoir dépassé. Ces radars tronçons, qui calculent la vitesse sur un tronçon entier et non plus à un moment précis, ont été mis en place depuis mai.

L’ensemble de ces radars tirelires devrait rapporter 700 millions d’euros à l’Etat en 2012. Ce qui, on l’avait compris, est bien le premier objectif de la sécurité routière. Les priorités pour sauver des vies en France ne sont pas les mêmes selon qu’elles remplissent ou vident les caisses de l’Etat.

François Hollande, a lui aussi annoncé que la sécurité routière serait une « priorité » de son mandat. Faisant de la sécurité routière un des engagements phares de son mandat, François Hollande s’engage sur trois thématiques fortes : l’alcool au volant, la prévention et la formation. 

Alors que la barre des 3000 morts par an fixé par Nicolas Sarkozy ne semble pas être réalisée, pour le moment, François Hollande a préféré de pas donner d’objectifs chiffrés.