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Scorpa T-Ride 250 F: Polyvalente

On sait depuis longtemps que la marque française Scorpa intègre des moteurs Yamaha sur ses motos de trials. Jusqu’à maintenant les motorisations des motos de cette spécialité avaient toujours été des moteurs à 2T. Maintenant que les 4T sont à la mode, Scorpa profite de l’expérience de Yamaha sur ce type de propulseurs, et élargit sa gamme avec la T-Ride, qui est équipée d’un 250 4T, que l’on trouve habituellement sur les Yamaha WR 250 F d’enduro. Ce moteur se distingue de ceux utilisés sur les motos de trial par son démarrage électronique, un élément qui nous semble indispensable sur une trial comme cette T-Ride.

Le moteur de Yamaha se démarque par son excellente qualité de fabrication, qui nous garantit une parfaite fiabilité. Il s’agit d’un monocylindrique 4T refroidi par eau, avec un double arbre à cames sur la culasse et cinq soupapes en titane. Les mesures internes sont de 77×53,6 mm. A la différence des Yamaha, qui sont équipées de carburateurs Keihin, nous trouvons sur la Scorpa un Dell’Orto de 28 mm de diamètre de diffuseur et une pompe à injection. Le changement est à cinq vitesses, et l’embrayage multi disque est actionné par câble. Le système de lubrification se fait par un carter sec.

Le démarrage est électrique, même si le propulseur offre aussi la possibilité de démarrer avec la pédale. Sur la partie cycle, le cadre périmétral est en acier, et il contient l’huile du moteur. La fourche avant est une Marzocchi conventionnelle, alors que le mono amortisseur arrière est un Sachs et est ancré directement au bras oscillant. Les parcours sont de 200 mm sur les deux trains, ce qui situe cette T-Ride à mi chemin entre une trial et une enduro. Les freins comprennent des composants AJP sur les deux trains, avec une disque de 260 mm à l’avant, et un disque de 245 mm à l’arrière.

Les mesures des jantes sont de 21 et 18 pouces, ce qui permet d’équiper des pneumatiques de trial ou d’enduro. Les pédales ancrées au sous-cadre arrière, et la selle à deux places nous permettent d’accueillir un passager. Le tableau de bord est digital, et une unique manette située près de l’embrayage concentre toutes les commandes, comme le démarrage, l’arrêt, les clignotants, le klaxon.

C’est la question qui nous vient à l’esprit lorsque nous montons sur la T-Ride. Même s’il s’agit d’une moto à mi chemin entre deux spécialités, notre première impression est une sensation de commodité. La position de conduite est très bien pensée, elle est très confortable pour piloter assis, comme debout. Cela est dû au fait qu’elle ressemble plus à la position d’une moto d’enduro que d’une moto de trial. Nous ne pouvons que vanter la forme du guidon et l’étroitesse de l’ensemble, qui se rapprochent d’une moto de trial. La hauteur de la selle est de 850 mm, 5 cm de moins que sur une enduro, ce qui permet d’affronter les trials en total confort et surtout en toute sécurité.

Le moteur démarre à la perfection avec le démarrage électrique, et son niveau de bruit donne d’abord l’impression qu’elle est plus puissante que ce qu’elle n’est en réalité. Le bruit nous semble un peu élevé pour une moto de ces caractéristiques, mais il n’est pas gênant. Le répondant du moteur est optimal à bas régime, et jusqu’à 5000 tr/min son niveau de puissance est similaire à celui d’une WR, ce qui fait que le tact du moteur est excellent, avec un bon coup de gaz. C’est très utile sur les trials et devant les obstacles les plus difficiles, car c’est là que l’on profite le plus du bas régime.

Le comportement du châssis périmétral nous a surpris, nous trouvons un bon équilibre entre la maniabilité nécessaire dans les zones sinueuses, et la stabilité indispensable sur les circuits rapides. Le poids du moteur se note beaucoup dans les mouvements du train avant, surtout lorsque l’on souhaite lever la roue, mais cela apporte un excellent aplomb au train avant à l’entrée des virages. Le poids de l’ensemble se situe aux alentours de 100 kg, et sur cette caractéristique aussi elle se situe entre une trial et une enduro.

Nous avons aimé le compromis de dureté des suspensions, qui nous permet de garder un bon rythme, avec une bonne sensation de stabilité, mais il s’avère aussi très commode en conduite avec un rythme plus doux. La fourche Marzocchi bénéficie d’un bon tact sur son premier parcours, ce qui lui permet d’éviter les petites irrégularités du terrain, sans les transmettre à la direction. Le mono amortisseur montre également un bon comportement, avec une capacité d’absorption plus que suffisante pour les performances de la moto. Nous avons réalisé des sauts de hauteur considérable, et le répondant des suspensions est celui espéré. Elles absorbent les impacts sans que l’on ressente de désagréables coups dans la selle.

Les freins AJP disposent de la puissance suffisante pour piloter à un rythme tranquille. On aurait apprécié un peu plus de puissance lorsque l’on force le rythme, surtout sur l’avant. Notre modèle de test était équipé de pneumatiques de trial de la marque Vee Rubber. Leur comportement est améliorable car sur les trials ils ne fournissent pas l’adhérence des bons pneumatiques de trial, alors que sur les chemin ils sont trop mous, et leur flexion est excessive, ce qui donne l’impression de rebondir. La T-Ride ne laisse personne indifférent.

Que ce soit pour son esthétique différente ou pour les performances qu’elle offre. Son prix est de 6599 euros et il nous parait logique, étant donnée l’excellente qualité du moteur Yamaha et du reste des composants.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais