Nous apprécions davantage ce nouveau regard de la Street Triple R dans sa version 2012, que nous trouvons aussi sur la standard, car elle s’avère charmante une fois que l’on s’est habitué à ses phares stylisés. Les précédents étaient un peu démodés, la Speed Triple en était équipée depuis déjà de nombreuses années. Il y a des puristes qui affirmeront le contraire et préféreront le classicisme des paraboles rondes et chromées, mais tous les goûts sont dans la nature…
Elle a subi peu de modifications, exceptés quelques détails comme l’aspect poli des silencieux (ils étaient polis avant), la connexion électrique du tableau de bord, qui inclut désormais un chronomètre, ainsi que sa décoration. La typographie qui se trouve sur le réservoir et l’arrière de la moto correspond au nouveau logo de la marque britannique. Tout le monde sera d’accord pour affirmer que l’équilibre général entre la partie cycle et le moteur est très difficile à surpasser. Le tri-cylindre de Hinckley n’étonnera personne, même lors d’un premier test, ni les conducteurs habitués aux tétra-cylindres (qui retrouveront le même type de poussée, mais avec des moyens régimes beaucoup plus consistants), ni les amateurs de bicylindres (le tri-cylindre dispose d’une plus grande capacité à gagner des tours, et de moyens régimes aussi efficaces, mais qui offrent plus de finesse et de facilité au moment d’ouvrir les gaz énergiquement).
Il est donc facile s’affirmer qu’au bout de quelques kilomètres parcourus sur une route de montagne, vous serez surpris par le rythme élevé de cette Speed Triple. Le répondant de la poignée de gaz n’est peut-être pas aussi fin que sur la majorité des japonaises, et on ressent quelques vibrations sur les pédales, qui n’existent pas sur une tétra, mais en revanche elle n’a pas la brutalité des puissantes bicylindres L’échelonnement du changement de vitesse est parfait, de même que la précision au moment d’engager les vitesses.
Le tact est très routier, de sorte qu’il transmet toujours des sensations qui font frissonner. Cela ne veut pas dire qu’elle est compliquée à utiliser, bien au contraire : si vous souhaitez choisir une vitesse moyenne-haute et profiter de l’élasticité que fournit son moteur au moment d’ouvrir et fermer les gaz, ce n’est pas un problème.
De bons freins
Le mordant des freins est excellent, tout comme le dosage. Parmi les nakeds de moyenne gamme, seule la Z750 R est à la hauteur au niveau de la puissance et du tact, et curieusement la Speed Triple compte des équipements radiaux de la même marque, notamment pour les pompes et les étriers. Le frein arrière de la Street est équipé une pompe qui nous a semblé peu puissante.On doit donner des coups de pieds importants sur la pédale pour noter clairement son effet. Au moment de freiner dans une conduite sportive, il est conseillé d’utiliser ce frein arrière de façon modérée, pour éviter de provoquer des blocages et des rebonds causés par une répartition de masses qui charge beaucoup sur le train avant. C’est une réaction typique d’une moto sportive… On ne pouvait rien espérer d’autre d’un modèle qui s’assimile au fond à une Daytona légère, de par son agilité.
Version jumelle
Il lui manque un petit détail pour être la naked parfaite : le passager dispose d’une large selle, mais pas de poignées pour se tenir dans les accélérations ou les freinages, et le tableau de bord est extrêmement complet, mais il manque une commande sur le guidon pour pouvoir utiliser l’ordinateur sans lâcher les mains. Ce sont cependant deux petits défauts.
Le public exigent auquel elle est destinée saura apprécier sa sportivité, son équipement, et l’amélioration des finitions et des composants caractéristiques des Triumph de dernières générations. L’immense majorité des utilisateurs pourra trouver son compte avec la version basique, considérablement plus économique (en vente à 7 395 euros, promotions mises à part), et limitable de plus à 48 CV. Mais si vous désirez des suspensions race, ou des freins assez puissants pour rouler sur des circuits sinueux et réussir à rouler aussi rapidement qu’une Daytona, cette version R est idéale. Et ce regard…
Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais