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Yamaha Fazer8: Séduction et contrôle

Alors que cette maudite crise semble vouloir perdurer, les fabricants s’adaptent comme ils peuvent à la situation du marché. Un marché qui connait des difficultés, et dans lequel les motos polyvalentes comme cette Fazer8 ont de plus en plus d’importance.

Yamaha a décidé d’unifier sa gamme pour éviter d’avoir des modèles similaires, comme la Fazer 600 et la version 800. La Fazer 600 va disparaitre à mesure que les stocks s’épuisent, et sera remplacée par la nouvelle XJ6. Ainsi, la Fazer 800 cc monte en catégorie et entre dans un groupe de routière dans lequel on trouve la Suzuki GSX-F650 ou la CBF 600 de Honda, qui sont plus économiques mais qui n’ont pas le caractère sportif de cette Fazer.

La nouvelle Fazer8 est une 800 cc équilibrée qui rivalise avec des motos de 600, et avec la version FZ1 Fazer, dont elle a hérité sa conception et quelques composants. Une moto avec une position de conduite confortable, un tact du moteur très agréable et une partie cycle efficace malgré la simplicité des suspensions. Son châssis est le même que celui de sa grande sœur, qui fournit quarante chevaux de plus de puissance. Sincèrement, je pense qu’avec ou sans la crise, il y aura toujours de la place pour des motos comme cette Fazer8, car elle peut contenter un grand nombre d’utilisateurs.

Il s’agit d’une tétracylindre avec une confortable position de conduite, qui a hérité du propulseur de la R1 version 2008. Sa particularité tient dans ses conduites d’admission, qui ont deux longitudes différentes : 150 mm pour les deux cylindres centraux et 125 mm pour ceux situés à l’extérieur. En fonction du régime de tour utilisé, en circulant à bas/moyen régime, les deux cylindres centraux permettent une remise de puissance optimale. Si en revanche, nous recherchons la partie haute du compte-tours, alors les deux cylindres externes fourniront le meilleur d’eux mêmes -plus les conduits sont courts, mieux ils respireront à haut régime-. Le plus surprenant de ce système, qui pourrait être appelé ‘anti-crise’, c’est que l’on note une légère inflexion entre 5000 et 6000 tr/min sur le graphique de la courbe de puissance . En marche, le tétra de la Fazer8 (nouveau bloc de cylindres, nouvelles soupapes et nouvelle relation de changement, entre autres…) monte dans les tours avec souplesse et efficacité à la fois, de manière très linéaire. Il semble être un peu pointu, mais en réalité il est élastique, utilisable dès les bas régimes et avec une montée dans les tours très excitante…

A vitesses légales, c’est-à-dire 120 km/h, elle tourne à 5300 tr/min, et 1000 tours de plus à 140 km/h. Comme on peut l’imaginer, lorsque l’on atteint 8000 tr/min, on se rapproche des 100 km/h au dessus des limites légales établies.

Dans les virages, son élasticité est particulièrement agréable. Cette cylindré de 800 cc s’avère très intelligente, puisque qu’elle s’adapte aussi bien aux conducteurs avec de l’expérience, qu’aux conducteurs qui ont moins d’expérience, puisque la sensation de contrôle (106 CV) est totale. Sur des vitesses longues, on peut accélérer dès 1000 tr/min, sans qu’elle ne souffre d’attaques de toux.

Ce qui ne m’a pas plu c’est la dureté du changement sur les premières vitesses. Lorsqu’on engage la première, le son émis est exagéré et le parcours du levier entre la première et la seconde est excessif. Cependant l’embrayage se montre particulièrement souple et agréable, et cette moto est ergonomiquement est très bien conçue.

Cette Fazer8, dont la polyvalence lui permet de circuler en ville, sur des routes de tout type et sur autoroutes, sans oublier les grand voyages, doit être confortable en ville et doit pouvoir s’adapter à ces différentes facettes. Yamaha a conçu une moto confortable en ville et sur les longs trajets, également efficace en conduite sportive.

En ville on touche bien le sol avec les deux pieds, elle a un angle de tour suffisant pour manœuvrer facilement à l’arrêt comme en marche, et elle est très maniable. Les grandes poignées, qui esthétiquement ne me plaisent pas, sont très pratiques pour déplacer la moto, et pour le passager. Les rétroviseurs dépassent trop, mais ils offrent une bonne visibilité. Sous la selle du passager, on trouve un espace pour stocker le cadenas pour le disque de frein entre autres. La position du corps est naturelle et la selle offre de généreuses dimensions, ce qui permet d’adapter la position du corps en fonction du style de conduite. Le guidon légèrement élevé est pratique pour toutes les situations, il transmet une grande sensation de contrôle et il évite la fatigue sur les longs trajets.

Cette Fazer est aussi une adepte des voyages, grâce à sa commodité, la protection qu’elle offre et son comportement dynamique. Le tableau de bord est assez complet, même si les chiffres pourraient être un peu plus grands. Il manque juste une boite à gants, qui serait assez pratique. C’est dommage car il reste de la place supplémentaire à l’intérieur du carénage à la hauteur des genoux. Sur cette partie la Fazer8 est un peu trop large, ce qui oblige à maintenir les genoux assez ouverts.

La fourche n’est pas réglable, mais avec l’unique amortisseur arrière (réglable en précharge de ressort) elle forme un ensemble assez confortable sur tout type de routes, même accidentées. A la différence de la version de base, l’amortisseur est équipé d’un agréable système de biellettes. De plus, elle est rapide dans sa direction, elle entre dans les virages facilement. Avec une conduite sportive, les pédales peuvent toucher le sol un peu trop tôt, même si ce n’est pas de manière exagérée…

L’ensemble de freins est en phase avec le reste de la moto, c’est-à-dire sans haute technologie. On ne trouve pas une pompe ou des étriers radiaux, mais des étriers monobloc signés Sumitomo, qui produisent un bon freinage et un bon tact.