Les qualités dynamiques du T-Max en matière de hautes performances sont connues et reconnues. Le but de cet essai est de voir comment se comporte la bête lorsqu’on l’oblige à patiner, lorsqu’on lui demande douceur et contrôle, et non force et vitesse.
L’énorme pneumatique sport arrière et le moteur, qui monte dans les tours en un clin d’œil, ne me semblaient pas des caractéristiques idéales pour affronter les rues de Barcelone, qui s’étaient transformées grâce à une averse automnal en piste de patinage. Je redoutais que le T-Max ne soit, comme la majorité des scooters, peu dosable et brusque dans un environnement qui exige de la finesse et de la douceur.
Je pense effectivement que les gommes en série, les Battlax B 011, sont trop sports pour des conditions de pluie intense, même ils se sont très bien comportés sur le revêtement trempé et sous la pluie modérée mais constante.
Le T-Max perdrait-il en performances s’il était équipé de pneumatiques plus tourisme comme les TH01 ou les SC de Bridgestone ou les City-Grip de Michelin, par exemple ? Je pense que non, mais je comprends également que, commercialement, Yamaha préfère le présenter avec des pneumatiques plus sport. Evidemment, c’est à l’utilisateur de choisir, mais je pense que des pneumatiques de type tourisme sont bien adaptés pour conduire sous tous types de conditions climatiques.
Le moteur est conçu pour accélérer comme un démon sur quelques mètres et son caractère est nerveux. Ce n’est pas un adepte de la remise de puissance douce ni du contrôle de la poignée de gaz. Encore une fois, mon intuition n’était pas la bonne, car le bicylindre s’est montré doux et dosable. Les bonnes performances du moteur m’ont permis de circuler en effleurant à peine à la poignée droite, à une vitesse plus qu’adaptée et suffisante dans cet environnement. Evidemment, le T-Max se sentait un peu étouffé et il montrait une tendance naturelle à monter dans les tours, mais il est toujours resté raisonnable et sous le contrôle de la poignée de gaz. La mise en marche du ventilateur, à la fin de la journée, a été sa façon de montrer qu’on l’avait obligé à circuler longtemps à des régimes qui ne lui plaisent pas.
Le moteur du 530 reste donc un moteur nerveux, mais capable de douceur lorsqu’on le lui demande, à condition de bien contrôler la poignée de gaz et de le faire travailler en dessous de 3000 tr/min.
Le bilan de cette journée passée sous la pluie avec le Yamaha T-Max 530 est globalement positif, avec cependant quelques bémols. Il s’agit en effet d’un scooter super sportif, et on ne peut pas lui demander la même chose qu’à un scooter GT. Le concurrent le plus direct du Yamaha, le BMW, l’a bien compris et propose deux versions de son modèle, une Sport et une GT.
Le maxi scooter de Yamaha est sûr, confortable et fiable et il nous permet d’affronter en toute confiance une journée pluvieuse. Il exige seulement un contrôle de la poignée de gaz pour dompter son moteur très dynamique.
Si l’on prévoit de parcourir plusieurs kilomètres sous la pluie, il faudra choisir correctement ses pneumatiques. Dans ces conditions, l’adhérence importe plus que les performances, il faut donc privilégier des pneumatiques de type tourisme plutôt que sportif. Les marques premiers prix proposent généralement de bons compromis entre les deux. La protection aérodynamique n’est pas mauvaise… mais elle n’est pas adaptée à une utilisation tourisme, il faudra donc chercher dans l’immense catalogue d’accessoires un pare-brise plus haut.
Traduit par Pauline Balluais