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Ducati Multistrada 1000DS: L’histoire d’un pari

Comme dans toutes les dernières créations de Ducati, le style du département de design dirigé par Pierre Terblanche peut plaire comme ne pas plaire, mais il ne laisse personne indifférent. On l’a remarqué sur la 999, ou cette récente Multistrada. Nous devons admettre que les photos que nous avions vu au préalable ne nous avaient pas enthousiasmées, mais une fois que nous avons vu cette moto, notre opinion a changé radicalement… Ceci s’explique en partie par le fait que la moto que l’on nous a présentée a reçu quelques retouches esthétiques par rapport aux premières versions. Les techniciens italiens ont voulu mettre l’accent sur la qualité de leur dernière création, et sur la quantité d’heures de travail qu’a nécessite sa création.

Par exemple, le cadre devait être un multitubulaire de type Trellis et il s’est finalement inspiré de la ST4 et de la 916 ; on a augmenté la longueur de sa pipe de direction pour obtenir la rigidité maximale, afin de compenser le plus grand parcours des suspensions. Pour garder une grande étroitesse sur le poste de conduite et faciliter l’agilité dans le pilotage sportif, il a fallu dessiner un nouveau réservoir, ce qui a entraîné de longues heures de travail. Il fallait obtenir l’espace suffisant pour la boite de filtre et une capacité de 20 litres, pour que la moto soit considérée comme routière, et tout cela sans alourdir l’ensemble. Le réservoir se prolonge donc jusque sous la selle pour garantir une bonne capacité. Autre nouveauté : les disques avant, sans anneau intérieur d’ancrage au cube de la jante. Ils sont fixés directement à la jante, ce qui fait gagner en rigidité et économiser en poids. Le beau bras oscillant est nouveau lui aussi, il est en fonte d’aluminium et la bulle est en biais, et elle tourne partiellement avec le guidon pour gagner en angle de braquage.

Le moteur est le nouveau 1000 DS de la Monster et la SuperSport, refroidi par air et radiateur d’huile, avec double bougie (DS, Dual Spark). Avec cela on obtient un poids réduit (200 kg déclaré), une bonne puissance et un bon couple moteur. Le moteur est un typique bicylindrique en L à 90 degrés, produit de la marque bolonaise, avec distribution Desmodromique, qui fournit une puissance exploitable de 85,5 CV à 8000 tr/min et un couple maximum de 9,0 kgm à 5000 tours. Le phare est un double optique superposé, inspiré de la 999, de techniques ellipsoïdales et Mutliconvex, et sa hauteur est réglable selon la charge portée par la moto, grâce à un moteur électrique.

Il semble que la pluie nous poursuit durant nos présentations, et cette fois-ci n’est pas une exception. A Chia, où nous nous trouvons, il a plu toute la nuit et à 7h du matin il pleut toujours. Par chance, la pluie a cessé et nous sommes tous partis vers la cote de la Sardaigne, sur une route au tracé et à l’asphalte fantastiques, bien qu’humide. C’est l’occasion rêvée pour découvrir les qualités des nouveaux Pirelli, qui ne nous ont pas déçus. Rien d’anormal malgré l’alternance de virages humides et de virages secs durant la première heure de notre route sur la cote de Sardaigne. Lors du premier arrêt de regroupement, nous avons commencé à faire les premières conclusions.

Le moteur DS 1000 pousse comme un possédé dans les moyens régimes, et même s’il est un peu brusque, il l’est moins que celui de la Monster, ce qui s’explique sans doute par les différents échappements et boite de filtre. Un moteur qui avec son grand couple moteur va parfaitement avec la Multistrada, grâce à la facilité dont il fait preuve en sortant des angles fermés. On compte plus de 4000 tours très exploitables, dès 4000 jusqu’à plus de 8000 tours on peut mettre les gaz sans hésitations, il répond toujours. Les suspensions sont un peu molles pour avaler toutes les irrégularités du terrain, chose qu’elles font à la perfection après un petit réglage. Les Pirelli Scorpion Sync ont un profil assez agressif pour apporter une agilité maximale, et avec l’aide du large guidon, enchaîner les virages est un vrai plaisir. Son agilité est remarquable et son étroitesse y contribue, grâce à une répartition des poids bien étudiée. Elle semble peser moins de ce qu’elle ne pèse réellement.

Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais