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Vespa PX 150 : l’avant-dernier

1977. Jimmy Carter venait d’être élu président des Etats-Unis. Niki Lauda gagnait le championnat du monde de F1 avec Ferrari et un film à petit budget nommé « Star Wars » sortait au ciné. Les sondes Voyager voyageaient aux confins de l’univers, les Sex Pistols lançaient « Never Mind the bollocks ». Une année mythique également pour Piaggio qui lançait son premier PX.

Après avoir ouvert un peu le starter, le monocylindre 2T démarre avec le vrombissement que nous associons immédiatement aux Vespa. Parfait, le PX sonne toujours comme un Vespa. Le moteur se note un peu moins dynamique, plus éteint que les classiques… mais il suffit simplement de jouer davantage avec le changement de vitesse. Il faudra faire fonctionner le moteur plus haut dans les tours que ses prédécesseurs pour qu’il transmette de l’énergie.

En menant le moteur haut dans les tours, il n’y aura pas de problèmes ; avec le catalyseur, il a perdu dans les bas et les moyens régimes et il nécessite d’ouvrir davantage les gaz…

Ses performances ne sont pas brillantes en comparaison avec un scooter actuel de 150 cc, mais elles sont plus que suffisantes pour une utilisation 100% urbaine. Les acheteurs de Vespa PX150 cherchent la praticité mais également un certain style et prennent en compte d’autres aspects que les performances pures. Le côté positif de tout cela est que sa consommation est très réduite.

Passons en revue les aspects ergonomiques : la selle est large et confortable, la capacité de charge est réduite au coffre derrière la boite à gants (d’une capacité non négligeable) et à deux crochets sous la selle près du starter. Les rétroviseurs hauts apportent une bonne visibilité et le niveau général des finitions est très bon ; beaucoup mieux que celui des modèles précédents… mais tout cela n’a rien d’étonnant si on sait que Vespa a mis en vente le PX essentiellement pour satisfaire les caprices de certains nostalgiques.

Le freinage reste l’un des points faibles de la Vespa. Le scooter freine au minimum. Le tambour arrière n’est pas vraiment dosable. Le disque avant l’est beaucoup plus. Dans tous les cas, les freins remplissent leur fonction, ils arrêtent le PX sans problème. De plus, le changement manuel nous permet d’appuyer le freinage. Concernant le reste de la partie cycle, l’amortisseur est sec sur les revêtements en mauvais état. C’est sans doute l’aspect où l’on note le plus le contraste avec un système actuel.

Ce Vespa fonctionne presque toujours en seconde et troisième vitesses. Avec ces deux vitesses, on pourra faire presque tout. La quatrième est trop longue pour la ville, on pourra à peine l’engager sur les longues avenues rapides.

Il est injuste de comparer la Vespa PX150 avec un scooter de la même cylindrée. Ce serait comme comparer une SEAT 600 à une SEAR Ibiza de dernière génération. Le PX offre autre chose. Les conducteurs à la recherche de performances n’achèteront jamais un PX.

La Vespa nécessite de tirer suffisamment sur le starter, ni trop ni pas assez, avant d’appuyer sur le bouton de démarrage et d’engager la première vitesse, tout en synchronisant le mouvement de la pédale de frein avec l’embrayage et les gaz. Il roule moins vite, il freine moins bien, et il résiste moins bien qu’un scooter moderne de sa cylindré… mais il a plus de charme que n’importe quel scooter moderne.

De plus, il est nerveux, instable. Mais il est si divertissant qu’il vous mettra de bonne humeur, ce qu’un scooter actuel ne vous apportera pas. C’est peut être sa meilleure définition : un scooter qui met de bonne humeur.

Il reste malgré tout incroyablement pratique, parfaitement apte pour une utilisation quotidienne sans prétentions, imbattable en agilité et en maniabilité. Je peux vous assurer que ce resplendissant Vespa bleu (les pneumatiques à bande blanche ne sont pas de série mais ils sont disponibles sur le catalogue officiel) attirait plus de regards d’admiration et de sympathie que des modèles plus récents.

 Alors oublions les défauts que le passage du temps a mis en évidence et concentrons nous sur ses qualités, qui ne se démoderont jamais.

C’est peut être le dernier Vespa PX. Ou pas. S’agissant de Vespa, on ne peut rien prédire.