Husqvarna a misé fortement sur les motos de cross, et la marque a réussi à fabriquer une monture très légère et amusante à piloter. Il est certain que l’innovante TC 250 fera beaucoup parler d’elle.
L’arrivée de BMW a donné à Husqvarna la force nécessaire pour aller de l’avant et tenter de faire parti des plus grands. Le but de la marque pour les années à venir est de gagner d’autres titres en motocross, comme la marque le faisait dans le passé – le dernier a été remporté par Chiodi en 1999, dans la cylindré 125 cc-. Les résultats ne devraient pas se faire trop attendre. La nouvelle TC 250 dévoile des nouveautés, parmi lesquelles on remarque un nouveau moteur de 22 kg seulement, le cadre, la distance entre les axes, l’angle de direction, l’inclinaison et la distribution de poids. Le bras oscillant est nouveau lui aussi, et on a remplacé les suspensions par un amortisseur Sachs et la fourche Marzocchi de 50 mm avec une nouvelle calibration.
Le circuit de San Miguel de Abona est fantastique, il est fait sur un terrain naturel, avec des montées et des descentes prononcées qui permettent d’exploiter les moteurs à fond. La majorité des sauts sont des plateaux légèrement courbés, et très divertissants, car il faut changer de côté durant le saut. Le terrain est composé de sable et les virages surélevés permettent d’accélérer, et de laisser de belles traces. Parlons de nos sensation sur la moto. Dans un premier temps, il faut souligner la bonne position de conduite, nous nous familiarisons tout de suite avec le guidon et les commandes. La selle est dure et a une bonne adhérence, ce qui nous aide à nous déplacer de façon confortable. Les pédales ont été avancées de 15 mm et leur position nous semble très correcte. Associées à l’étroitesse du châssis, elles rendent la conduite très confortable.
Son agilité est remarquable. Elle ressemble à une 125 cc avec un moteur de 250 4T. C’est impressionnant dans les tours à 180° et dans les surélévations: on les dépasse facilement, en faisant déraper la roue arrière et en ouvrant les gaz à fond, et tout cela avec un minimum d’effort. Dans les sauts on a la même impression. Il est possible de corriger chaque mouvement en l’air ou de déplacer la moto pour tomber à l’endroit exact désiré. Dans la majorité des sauts du circuit de San Miguel, garder la bonne trajectoire implique de sauter d’un côté à l’autre. La partie cycle de la TC n’impose aucune résistance, au contraire, elle facilite les choses. Elle fonctionne si bien, qu’elle donne l’impression de trop s’incliner, et que l’on va tomber. Cette agilité et la facilité de tour s’expliquent par la faible distance entre les axes (1460 mm) et aussi à l’angle plus fermé de la direction. Ce cadre doit être parfait pour un super cross ! Les suspensions souples sont également d’une grande aide dans les courbes, puisque la moto s’affaisse et descend son centre de gravité. Le comportement de la fourche Marzocchi de 50 mm est bon, progressif et linéaire, mais un peu mou, et si on roule rapidement elle manque de compacité. C’est la même chose avec l’amortisseur Sachs. Son réglage est un peu mou, et on n’utilise pas tout le parcours, puisqu’il est un peu comprimé et seul le parcours final travaille. Cela peut en grande partie être résolu par un bon réglage. Dans les zones lentes, ce réglage est parfait pour tourner et avoir une grande traction sur le sol, mais dans les zones rapides il a tendance à bouger, comme dans les freinages accidentés.
Le moteur a un petit volume, mais sa puissance est suffisante. Nous ne connaissons pas le nombre de chevaux que fournit ce nouveau 250 4T, mais il se trouve sûrement à la hauteur de ses concurrentes. Les bas régimes ne sont pas son point fort, mais comme nous le savons, c’est ce qui s’utilise le moins sur les petits propulseurs. Le plus important c’est le moyen régime: il est très plein. Les hauts régimes sont également à la hauteur. La TC est très agréable à conduire. La réaction est rapide et le moteur donne tout son potentiel. Les vitesses sont assez étirables, et lorsque l’on change de vitesse, le moteur ne redescend pas, au contraire, il continue à rugir comme une bête. L’échappement avec le silencieux en titane produit un son profond, digne d’un MX. Le changement de vitesse a un tact un peu plus sec par rapport à ce à quoi nous sommes habitués, mais cela ne l’empêche pas de bien fonctionner. Le rapport entre les vitesses est idéal pour mener la puissance à son bon rythme.
L’embrayage Brembo offre un bon fonctionnement, et surtout un bon tact, pas trop dur et progressif. Le seul inconvénient que nous trouvons au nouveau moteur de la TC 250 se trouve dans le démarrage ; il faut trouver le bon point pour qu’il démarre à la perfection. Mis à part ce détail, c’est un moteur plein de qualités. Brembo signe également les freins, sur les deux trains. L’avant est puissant et efficace, on contrôle tout le temps le freinage avec une grande progressivité et sans avoir le moindre symptôme de blocage de la roue; le disque Wave de 260 mm de diamètre y contribue sans doute. Sur le frein arrière c’est la même chose: il est puissant et progressif.
Quant à son esthétique, tous les goûts sont dans la nature, mais de notre côté nous avons beaucoup apprécié sa ligne agressive, avec les ouvertures du radiateur raccourcies et la partie arrière réduite. Le beau pot d’échappement en titane, les jantes noires et la combinaison des couleurs rouge, noire et blanche la rendent très attractive visuellement. Il ne nous manque plus qu’à la tester sur nos circuits habituels pour en tirer les meilleures conclusions. Nous espérons le faire bientôt… Elle devrait déjà être en vente, car on nous avait dit qu’elle serait disponible à la fin du mois de février, au prix de 7690 euros. A ce prix elle est à la hauteur de la KTM, sa principale concurrente européenne.
Traduit et adapté de SOLOMOTO par Pauline Balluais