Je dois admettre que cet article est spécial. Ce n’est pas un essai de moto comme les autres. Plusieurs raisons expliquent cela : la situation de l’usine de Suzuki à Gijon, les fabuleux collègues de presse de Suzuki, tout le personnel qui travaille là-bas… Cet article « différent » leur est dédié.
J’engage la première vitesse, je relâche l’embrayage et je commence à ressentir de bonnes sensations… La position de conduite est sportive, tout comme les suspensions. Le corps est un peu penché vers l’avant et le réglage de l’amortisseur est un peu dur. Néanmoins, je préfère un comportement dynamique plus sport et perdre un peu en confort sur piste accidentée.
Ce qui m’a le plus séduit c’est son moteur.
Deuxième vitesse, troisième vitesse… La douceur de son fonctionnement est remarquable, tout comme la boite de changements de vitesse, caractéristique de chez Suzuki. L’embrayage est par câble, à court parcours, mais on s’y habitue rapidement. Concernant la position de conduite, la GSR est très étroite. L’aérodynamique stylisée du réservoir me permet une liberté totale de mouvements sur la selle. A bas régime, elle est encore plus agréable. Elle est précise à tous les régimes et à toutes les vitesses, ce qui permet de rouler lentement avec des vitesses longues.
J’écoute le son excitant de l’échappement… Plus la moto monte dans les tours et plus il me plait. J’engage une vitesse après l’autre, en déplaçant la moto avec aisance et précision dans les changements à appui rapide. Les pédales transmettent de bonnes sensations et des informations sur l’état de la route. Les freins ont un bon tact mais ils manquent de mordant. Ils sont cependant plus que suffisants pour une conduire sportive détendue. L’ABS est proposé en option.
Les compteurs sont clairement inspirés de la saga R de la marque, le grand protagoniste étant le compte-tours. Leur lecture est facile et confortable, et ils apportent beaucoup d’informations : affichage numérique de la température et du niveau de carburant, une horloge et deux compteurs kilométriques partiaux, sans oublier l’indicateur de la vitesse engagée. La protection frontale est simplement nulle, il est donc relativement facile de savoir à quelle vitesse l’on roule.
Les nouveaux rétroviseurs sont plus anguleux que ceux du modèle antérieur, mais ils gardent une bonne visibilité. Je continue à conduire en réfléchissant aux défauts de la moto. Les rares que je trouve sont des détails peu importants ou des jugements personnels : par exemple les coudes qui guident les câbles de la poignée de l’accélérateur sont en plastique et ne vont pas avec le reste de la moto. Suzuki n’a pas caché que les finitions ont subi la plus grande restriction de coûts. La GSR a gardé l’excellent rapport qualité/prix habituel de la marque, même si on a permis quelques concessions…
Je suis rentré à la maison après 300 km… que j’ai parcouru avec un seul réservoir de 17,5 litres. Je mets la béquille centrale et j’enlève la clé de contact. C’est l’heure du bilan…
La GST 570 est sans doute une moto au caractère et à l’ergonomie agressives, mais elle s’avère facile et confortable à conduire. Elle est idéale pour une utilisation quotidienne, et c’est également une moto qui vous permettra de vous divertir et de profiter de routes sinueuses (son habitat naturel) sur lesquelles vous pourrez profiter de ses 750 cc. C’est également une moto qui a subi la crise, et qui comprend désormais des composants moins exclusifs qu’avant. La précédente GSR était dans ce sens un vrai bijou…mais elle était beaucoup plus nerveuse. Cette GSR 750 a un comportement super homogène, elle s’avère beaucoup plus agréable que sa prédécesseure, et elle peut concurrencer n’importe laquelle de ses rivales sur le marché.
Traduit par Pauline Balluais