Aprilia a décidé d’ajouter à son catalogue le scooter le plus puissant jamais créé sur Terre. Dans le groupe Piaggio, c’est le GP800 qui tenait ce rôle jusqu’à présent. La marque de Noale n’a pas voulu que ce nouveau modèle se base sur une simple retouche esthétique et de nouvelles couleurs, le SRV est une amélioration du Gilera. Son esthétique est beaucoup plus agressive, moins volumineuse et toute la partie technique a été revue pour améliorer dans la mesure du possible son comportement dynamique, en le rapprochant du style sport de la marque.
SRV ou RSV?
Le service design d’Aprilia a pris comme référence son modèle le plus exclusif pour créer le frontal du SRV. Ainsi, le triple optique, les entrées d’air et les lignes latérales du carénage sont inspirés du radical RSV4 – c’est l’élément distinctif le plus important entre le SRV et le GP800. Les deux phares à chaque extrémité du carénage fonctionnent en même temps, alors que le phare central est exclusivement destiné aux feux de route.
L’écran pare-brise est très bas et fumé, dans le style de la sportive V4 de la marque, mais il est peu protecteur –il existe en option un écran plus haut. Aprilia a voulu donner la même allure au frontal, les rétroviseurs sont exactement les mêmes que ceux du RSV4, ils sont équipés de clignotants, et laissent ainsi la place principale au triple optique.
L’arrière est également entièrement nouveau, il est plus dynamique que sur le GP800. Il est inspiré de la Dorsoduro 1200. Le SRV est également équipé d’un phare de frein très étroit et affilé (à leds). Sur les côtés de cette tulipe, on trouve deux orifices qui simulent des entrées d’air et qui donnent à l’ensemble une allure sportive, soulignée par le double échappement.
La partie centrale du scooter n’ pas subi de changements notables, on a seulement ajouté une sortie d’air de chaque côté, qui servent à éliminer la chaleur produite par le moteur, et plus concrètement par le cylindre postérieur. La selle a été améliorée, elle est très confortable et se compose de deux larges places. Elle dispose de plus d’un dossier lombaire qui peut être réglé longitudinalement. Sous la selle, on peut ranger un casque intégral sans problème. Le coffre bénéficie de belles finitions : un amortisseur pour soutenir la selle ouverte, une lumière de courtoisie et une prise de courant de 12V.
Gilera était jusqu’à présent la marque qui proposait le scooter le plus puissant du monde, mais ce n’est plus le cas, car le SRV 850 a dépassé le GP800. La configuration du moteur est la même : un bicylindre en V à 90° LC, SOHC et 8V. Le moteur de l’Aprilia a été optimisé sur différents aspects pour fournir une puissance de 76 CV (un de plus que le Gilera). On a travaillé dur sur la partie électronique, pour obtenir de meilleures performances, adoucir la remise de puissance à bas régime et améliorer le couple à moyen régime.
Ce plus grand rendement a été obtenu grâce à deux nouvelles sondes lambdas (au lieu d’une seule avant), ce qui a permis d’affiner davantage le mélange de carburant.
Cette augmentation de puissance se note dans la conduite, mais la douceur du répondant à l’ouverture des gaz est exquise. Avec une conduite modérée sur route, on se rend compte du bon fonctionnement du moteur. C’est une mécanique incroyable. Ses performances sont exceptionnelles, il fournit de la puissance en continu. De retour à l’hôtel, sur une autoroute très plate et peu encombrée, je me suis risqué à le tester. J’ai du faire trois tentatives, car la distance qui me séparait du SRV qui me précédait se réduisait très rapidement lorsque j’ouvrais les gaz. A la troisième tentative, je n’ai pas réussi à voir l’aiguille dépasser les 210 km/h… et j’ai coupé les gaz à cette vitesse, mais je crois que le bicylindre de 76 CV aurait pu me conduire bien au delà.
Les accélérations sont très efficaces. J’ai essayé une autre fois de faire glisser la roue arrière en sortie de virage, mais le SRV n’a pas voulu déraper, il poussait vers l’avant. Les Pirelli Diablo dont il est équipé semblaient être collés à l’asphalte.