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Aprilia RSV4 Factory: Au pays des merveilles

Mon rêve devenu réalité : La Aprilia RSV4 Factory, la SBK la plus splendide, la plus fascinante et la plus puissante du moment, tout d’un coup entre mes mains…

On m’avait annoncé quelques jours auparavant que j’allais me rendre au circuit de Misano pour la présentation de la RSV4…J’avais déjà vu la moto en photo, navigué sur la page web d’Aprilia et j’étais impatient de découvrir cet engin, qui faisait voler Biaggi et Nakano sur les circuits. Je me suis alors retrouvé face à une moto toute neuve, extrêmement sportive, et pleine de surprise. La Aprilia RSV4 est une moto de série digne d’une moto de course L’idée était de faire naître la moto la plus compacte et la plus novatrice du marché. La recette d’Aprilia marque la différence : un moteur V4 à 65º totalement nouveau pour économiser de la place et en tirer un maximum de puissance, et une partie cycle simple, réduite et ainsi facile à manier. Le résultat : une moto extraordinairement belle, énergique et bien structurée.

Le moteur est totalement fabriqué directement chez Aprilia à Noale. Les dimensions du V4 de 999,6cc sont très réduites : 225 mm de largeur, alors qu’un quatre cylindre en ligne mesure normalement 400 mm. Cette configuration permet d’optimiser la répartition des masses et de minimiser l’inertie et les vibrations. Les 65º d’angle de châsse laissent plus de place aux conduits d’aspiration et aux soupapes, plus grandes et plus légères, ce qui augmente les performances du moteur. La distribution, avec la chaîne latérale, permet d’avoir des culasses très compactes. Le corps du moteur est un monobloc, pour obtenir le maximum de rigidité et un rendement constant. L’ouverture des gaz est assurée par la solution électronique Ride by wire et géré par une centrale Marelli qui ouvre, à partir du servomoteur, le double corps de papillons de manière indépendante et contrôle aussi le flux d’essence. Ce système comporte 3 cartographies permettant de gérer la puissance : T de Track, c’est-à-dire, full power ; S de Sport, avec moins de couple disponible et R de Road, pour les conditions de route particulières (pluie). En ce qui concerne l’alimentation, la moto compte sur deux injecteurs par cylindre, avec des conduits à hauteurs variables pour que le moteur puisse exprimer toute sa puissance en accélération. La boîte de vitesse à 6 rapports est extractible, avec un embrayage doté d’un système anti-broutement mécanique pour un contrôle optimal du frein moteur. Et afin d’alléger le moteur, le carter et les couvercles de soupapes sont en magnésium.

La RSV4 marque aussi la différence par le design et la structure de son châssis. Grâce à la conception particulière du moteur, il adopte une forme fine, légère, robuste et intuitive. Afin de centraliser des masses, le réservoir d’essence a été placé sous la selle du pilote. Ainsi, que le réservoir soit plein, à moitié rempli ou presque vide, l’équilibre de la moto ne change pas. La distribution des poids est de 52% à l’avant et 48% à l’arrière. Les pièces du cadre, en alliage d’aluminium, sont assemblées par soudure. Le guidon est grand et la rigidité de flexion et torsion sont optimales ce qui permet de profiter au maximum des 180 ch avec confiance et contrôle. La combinaison infinie de réglages rend la RSV4 digne d’une moto de compétition. En effet, il est possible de changer l’angle de direction, la position du moteur – c’est la première fois qu’une moto de série permet 3 positions différentes de moteur- et le bras oscillant. La rigidité est absolue et la fourche pèse seulement 5,1 kg. Si cela n’est pas suffisant et que vous souhaitez adapter encore plus la moto à votre conduite, une multitude de réglages sont permis par la fourche et l’amortisseur. La fourche Öhlins Racing a des tiges de nitrate de titane de 43 mm avec traitement antifriction et l’amortisseur est réglable. L’amortisseur de direction réglable, également signé Öhlins, est situé sur la partie frontale de la fourche. Le système de freinage est composé d’étriers radiaux Brembo monobloc avec 4 pistons et d’une pompe radiale. La structure des disques flottants est légère (500 grammes de moins que d’autres motos), avec un diamètre de 320 mm et six points d’appui. Ce système permet de minimiser l’inertie et les entrées en virage sont facilitées. Les jantes sont en aluminium forgée et le dessin avant-gardiste de celles-ci à permis une réduction d’un kilo par roue par rapport à la RSV 1000. La qualité des composants et les finitions ont été soignés jusqu’au plus petit détail. Comme par exemple le cadre d’instruments (de composition mixte, analogique et digital) qui permet d’obtenir toutes les informations relatives au fonctionnement de la moto. L’information – comme le shift light, l’indication des cartes de puissance, le chronomètre avec mémoire des temps – est reçue de la ligne CAN pour se convertir en un véritable ordinateur de bord. Toutes ces fonctions se commandent depuis les boutons situés sur la partie gauche et sur la partie droite des semi-guidons.

La présentation a été maintenue malgré la pluie, car l’organisation autour de cet évènement était énorme, mais aussi et surtout pour la moto elle-même. Le jour se levait, et la pluie qui était tombée pendant la nuit était toujours au rendez-vous. Ça alors ! Je pars en Italie car j’ai le privilège d’essayer la RSV4, et le ciel ne trouve rien d’autre à faire que d’envoyer des trombes d’eau sur la piste de Misano ! Heureusement, je ne me décourage pas, parce qu’en apercevant la moto je suis resté bouché bée ! Je l’ausculte sans en perdre une miette et…rien à redire. De plus le pitlane ressemble à celui d’un grand prix : un box par moto et pilote, des pneumatiques pour l’eau Pirelli et un mécanicien particulier. Je monte sur la moto et je n’ai rien besoin de régler, comme si elle était adaptée à mon gabarit ! J’allume le moteur… Whaouu ! Quel son ! Le mécanicien me conseil de sortir sur la piste en mode S (Sport). Quelle facilité de mouvement, quelle confiance immédiate et quelle accélération ! J’augmente le rythme et j’anticipe l’ouverture du gaz jusqu’à ce qu’un à-coup me donne la limite. La moto réagit noblement et la confiance m’envahie encore plus. Les changements de trajectoire son intuitifs. Je commence à freiner et entre rapidement dans les virages propres au circuit de Misano puis j’augmente lentement l’angle d’inclinaison. Je maintiens un rythme homogène et je m’aventure à tirer le guidon alors que la puissance se délivre, pour qu’elle se lève en douceur. J’imagine comment se serait sur terrain sec avec tous ces chevaux à ma portée ! L’élasticité et la sensation d’avoir le contrôle du gaz du moteur me fascine. L’accélération est impressionnante. Le tact de freinage, même sur piste mouillée, me donne confiance. Une moto délicieuse avec une énergie et une puissance que je n’avais pas connues auparavant. Je ne suis plus surpris que Biaggi et Nakano atteignent de telles performances. Bienvenus au pays des merveilles.

Albert Escoda Photos: Aprilia Traduit et adapté par Gaela Le Janne